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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0280

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270

IX. ÉTUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

XVI. La pudeur jalouse de la déesse, qui condamnait à la
mort ou à la perte des yeux l'indiscret par lequel elle avait été
surprise dans le bain , se trouve donc ramenée à ses véritables
motifs. Ce n'est plus seulement un regard trop curieux qui cause
sa colère, c'est l'entreprise d'un ennemi plus dangereux, de l'é-
poux terrible qui l'attendait au sein des eaux. Pour compléter
ce point de vue en ce qui concerne les déesses de la Béotie
d'Argos et d'Athènes, il faudrait se livrer à une étude appro-
fondie des mythologies locales et de la légende des héros que
la tradition associe à ces divinités. On ferait voir, par exemple,
comme l'a déjà doctement prouvé M. Otfried-Mùller dans son
Orchojnène{i), que le personnage d'Actéon ne se restreint pas dans
le cycle héroïque, et qu'il prend place au rang des dieux supé-
rieurs, sous le nom de Jupiter Aclœus ,• on montrerait aussi que
l'aveuglement dont Tirésias est puni dans le récit de Callima-
que(2) a un sens éminemment funèbre, que justifie, d'ailleurs,
le rôle qu'Homère fait jouer à ce héros dans l'enfer. Si, selon la
tradition athénienne, l'outrage fait à Minerve par Vulcain est habi-
lement dissimulé, il n'en est pas de même de celui qu'Ajax commet
envers Gassandre, laquelle est, dans beaucoup de cas, Minerve
elle-même transportée dans le cycle héroïque. Une manière aussi
dont l'affront fait à la vierge d'Athènes s'explique assez claire-
ment, c'est la tradition qui représente Diomède comme enlevant
le Palladium de Troie. Or, dans le point de vue sous le-
quel nous avons fait voir les choses, le Palladium appartient
entièrement à notre sujet ; il est Minerve elle-même, analogue à
la Magna-Mater de l'Ida et à la pierre de Pessinunte. Ainsi
s'explique aussi pourquoi, dans la cérémonie d'Argos, on portait
le bouclier de Diomède à côté du Xoanon delà déesse (3). Tous
ces rapprochements ont, sans contredit, une grande importance,
et contribuent à étendre l'horizon de notre sujet; mais je ne
dois point oublier que je me suis imposé un cadre limité dans
la première partie de ce travail, et la spécialité de mon sujet

(!) P. Ô49.

(2) Cf. L. P. V. !07-ii8 Cl y. 52U 30.
(5) Caliini.. 11. x. 58-56.
 
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