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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0281

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DE CYBJiLIi. 271

renferme encore trop de problèmes importants, pour que je ne
me hâte pas de couper court aux digressions vers lesquelles la
liaison naturelle des faits m'a jusqu'à présent entraîné.

XVII. L'examen de la question qui m'a occupé dans ce para-
graphe a dû répandre déjà quelque lumière sur un des sujets les
plus obscurs que l'étude de l'antiquité renferme. Si l'esprit du
lecteur éprouve encore quelque embarras , j'espère pouvoir le
dissiper quand je montrerai le personnage de la Mère des
dieux, non plus dans une cérémonie isolée, mais sous tous les
aspects de son histoire mythologique. Bien de réflexions, bien
des rapprochements ont été, à dessein, passés sous silence, mal-
gré le parti que j'aurais pu en tirer pour la richesse de mes
aperçus, dans l'espérance où je suis que la démonstration en
sera plus claire au milieu des applications nombreuses queje pour-
rai bientôt leur donner. Ainsi, j'ai réservé avec soin tout ce qui,
dans mon sujet, se rapporte à la lune, et à l'analogie du rôle que
joue ce symbole avec celui de la pierre sacrée dans la religion
de la mère des dieux. Je ne quitterai pas néanmoins ce paragra-
phe sans avoir fait observer que l'image naturelle du principe
igné sous la forme féminine, et de l'union de ce principe avec
l'eau mâle, est dans la manière dont la lune paraît s'unir avec les
ondes; que cette colère pudique et implacable attribuée à la
déesse outragée, cette course errante de la Déméter Erynnis,
n'a pas de symbole plus frappant que la face enflammée de la
lune à son lever, et que sa marche irrégulière dans le ciel. Rien
aussi dans la nature n'est plus en état que la lune .d'exprimer
une divinité qui, tour à tour, meurt et renaît, se dissout et se
recompose; et l'antiquité, qui représentait les astres comme
des pierres enflammées, n'avait sans doute pas de peine à ad-
mettre que la lune fût en grand le même symbole que la pierre
brûlante, figure de la Mère des dieux. Toutes ces analogies qui,
dans la suite de ce travail, grouperont autour de la mère des
dieux un certain nombre de personnages divins dont le rôle pa-
raît d'abord fort différent de celui de Cybèle , ont leur source
et leur justification dans le principe d'abstraction dont j'ai dé-
veloppé précédemment les règles, et qui permet de localiser en
 
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