Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]: Nouvelles annales (1.1836)

I?88 XI. EX IRAIT DU RAPPORT

colonnes de marbre blanc portant l'entablement le plus riche.
Ces colonnes sont d'ordre ionique et cannelées. L'entablement
est orné de génies qui soutiennent des guirlandes. Au bout de
l'Agora, il existe un vaste édifice bâti de gros quartiers de
pierre, qui a été probablement la basilique.

En quittant la Carie, la première ville que l'on rencontre sur
la frontière de la Lycie, est Telmissus. Cette ville, située au
fond d'un golfe immense, s'élève en amphithéâtre au milieu de
jardins et de palmiers; une nécropole taillée dans le roc la
couronne. La nature de cette contrée, comme les monuments
de cette ville, diffèrent tellement de la province de Carie, qu'il
semble qu'on arrive sur un autre continent. Ce qui frappe d'a-
bord les regards en arrivant à Telmissus, est un immense théâ-
tre taillé dans le flanc d'une montagne. La scène, cette portion
des théâtres anciens qui est si rarement conservée, offre des
parties du plus grand intérêt. Les cinq grandes portes, dont les
architraves et les pieds-droits sont composés d'une seule pierre,
existent encore en entier. On pénètre dans les corridors de
service de la scène qui passaient au-dessous du thymélè , et
qui étaient nécessaires pour le jeu des machines. La scène
elle-même ou le proscenium était en bois. Chaque porte était
placée entre un couple de colonnes portées sur des piédes-
taux et qui soutenaient un ordre supérieur.

La ville de Telmissus était située entre le théâtre et les tom-
beaux. Il n'en reste aujourd'hui que les [murailles du port et
l'acropolis. Mais la ville des morts, presque entièrement taillée
dans le roc, conserve encore des monuments très intéressants.
Le grand tombeau d'Amyntas est d'une conservation parfaite. Il
est taillé dans la partie nord du mont Daedala qui domine la
ville, et commence la longue chaîne du mont Taurus. Deux
colonnes d'ordre ionique décorent son portique, et la porte est
curieusement travaillée pour imiter une porte de bronze avec
ses barres et ses clous. Il y a trois tombeaux à portiques et à
frontons. L'un d'eux porte une courte inscription grecque; le
second, qui, selon toute apparence, était décoré de peintures,
offre sur le mur droit de son portique une inscription en langue