Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

A M. DE KLENZE.

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situé près du Prytanée, il est probable qu'il s'est laissé guider
par la notion des statues des Héros Eponymes, érigées dans
le tholos du Prytanée, mais à une place trop élevée pour
qu'elles pussent servir à l'usage indiqué par Aristophane. Il
y avait donc, dans un autre endroit d'Athènes, d'autres statues
des mêmes Héros Eponymes (1) ; celles où se faisait l'exposi-
tion publique des noms des jeunes citoyens entrés dans l'âge
du service militaire ; et cela posé, il me paraît bien probable
que le portique, décoré de nos trois figures , et conduisant du
temple de Thésée au gymnase de Ptolémée, avait remplacé,
peut-être au même endroit, les anciennes statues à*Eponymes,
qui avaient rempli cette destination du temps d'Aristophane
et de Lysias.

Ils'agit maintenant d'établir, par l'examen de celle des trois
statues qui s'est conservée dans le meilleur état, que cette figure
représente en effet un des Dix Eponymes. A cet égard, l'opi-
nion générale a déjà résolu ce qui aurait pu paraître une
question , en proférant le nom d'Erichthonius • et il est certain
que la double nature d'Homme et de Serpent, qui distinguait
ce personnage entre tous les Héros attiques, et qui se re-
trouve dans notre monument, ne saurait comporter une
meilleure explication. Il est bien vrai que Cécrops, en sa
qualité de ^Kpuvfc, de ^ijxopçpoç, avait pu être représenté quel-

(1) C'est d'une suiteàe statues des dix Éponymcs qu'il est question ; car, en fait de
statues isolées d'un ou de plusieursde ces Héros, on sait, par divers témoignages, qu'il
en exista en différents endroits d'Athènes. Ainsi , outre la statue de Parution que
Pausanias vit au Prytanée, i, S, 3 , il y en avait une autre, consacrée sur l'Acro-
pole, et citée comme particulièrement remarquable parle même auteur, ibid. 4; et,
comme ni l'une ni l'autre n'était certainement celle qu'avait en vue Aristophane,
Pac. 1149, il suit de là qu'Athènes possédait au moins trois statues de Pandion. Il
en est de même d'Erechthée , dont Pausanias cite , avec la statue du Prytanée , i,
K, 2 , une autre statue , chef-d'œuvre de Myron , ix, 30, 1 ; ( car rien ne prouve,
comme l'a supposé M. Brœndsled, Recherches , etc. , p. 224 , 6, que ces deux sta-
tues n'en fissent qu'une seule) ; ce qui, avec notre statue d'Erichthonius, récemment
découverte, fait aussi trois figures du même personnage; et ce n'étaient sans doute
pas là les seules qu'Athènes en possédât; sans compter qu'il y eut encore des statuei
du second Érechlhée, témoin le groupe cité par Pausanias, i, 27 , i>.