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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Roul-Rochette: Lettre
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0334

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324 XIII. LETIRE

Ici, en effet, Erichthonius est homme jusqu'aux genoux; et
c'est seulement à partir de là que le serpent commence ; tan-
dis que dans les figures de Géants, telles que nous les possé-
dons sur tant de monuments de l'art antique, l'homme et le
serpent se confondent dans toute la partie inférieure du corps.
Tel en effet nous apparaît le Géant terminé en une longue queue
de serpent, sujet d'une curieuse peinture de Nola (1), du style
le plus archaïque, qui s'est trouvé reproduit à peu près de la
même manière sur un lécythus attique publié par M. de Stac-
kelberg (2), mais avec cette particularité commune aux deux
vases, que le personnage demi-homme et demi-serpent est ailé:
ce qui est un trait propre aux figures de Typhon (3). Mais,
pour en revenir à notre figure d'Erichthonius, conçue comme
nous le voyons ici, y eût-il dans cette combinaison une in-
tention particulière, pour distinguer E richthonius, né de la Terre
et d'Héphœstos, des autres Géants nés de la Terre et d'' Ourano.s,
ou des Spartes, nés simplement des dents du Dragon (4) ? C'est
ce que je n'oserais affirmer, bien que je me croie permis de le

(1) Cabinet Pourlatès , pl. xv.

(2) Slackelberg, die Gràber der Griechen, taf. xv.

(5) Voy. la belle description de Typhon qui se lit dans Apollodore, i, 6, 3;
cf. Anton. Libéral. , c. xxvm, et dont les principaux traits, certainement em-
pruntés à l'archéologie asiatique, se retrouvent sur nos deux vases peints, d'ancien
style.

(4) D'après la manière dont s'exprime Euripide, au sujet de Penthèe, fils à'E-
chion , un des Spartes, Bacch., v. 507-5H , Matth. : XSo'vtov ys'voç sxtpuç te Spd-

XOVTOÇ ..... à.ypL(ùTIOV TEpaç, OV (pâÏTO! /3p0T££0V , (fOVtOV S' tîc7T£ TITANT' âvTt'icaW

©soîViv , x. t. X., on doit croire que ce personnage avait conservé quelque chose de
son origine, et quelque trait du Géant. Cependant, Penthèe n'est jamais représenté
qu'avec la forme humaine sur le peu de monuments qui nous restent de lui, et qui
ont rapport à sa fin tragique; tel est un bas-relief, Giustiniani, t. il, tav. 104,
dont la composition est reproduite, avec des variantes de détail, mais avec une
exécution d'un mérite supérieur , sur un beau sarcophage du Campo Santo de Pise ,
Raccolta di 3Ionumenti, etc., tav. cxxn. Voy. aussi, dans le recueil des Gemme
de Vivenzio, une pierre gravée qui offre le même sujet réduit, tav. 19 , et consult.
encore le vase où M. Millingen a cru reconnaître Penthèe caché tur te mont Ci-
theeron et découvert par tes Mènades, Peint, de Vases, pl. v. Il est vrai que toutes
ces représentations sont figurées d'après les modèles du théâtre, et qu'elles appar-
tiennent toutes à une époque plus ou moins récente.
 
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