Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]: Nouvelles annales (1.1836)

342 XIV. SUR LE COLLEGE ATTIQUE

pollon de la Piérie à Pylos, et que quand il voulut les renfer-
mer dans la grotte de Pylos, afin de pouvoir tranquillement en
abattre deux (la nuit touchait alors à sa fin et le jour allait
poindre), tout-à-coup la lune se leva pour lui fournir la lu-
mière dont il avait besoin (1). D'où il résulte que le vol de
Mercure fut commis dans la dernière décade du mois lunaire
( çGivovroç ;x-/;voç), et qu'ainsi le dieu, d'après le sentiment du
poëte qui ne pouvait en aucune façon rester obscur sur un tel
point, n'était pas né le jour de la tstoocç, c'est-à-dire au com-
mencement du mois. De ce qu'Hercule était né le jour de la
TSTpàç, on en tirait un pronostic favorable pour tous ceux qui
venaient au monde ce même jour, et l'on pensait que, du-
rant toute leur vie, ils consacraient tous leurs travaux et tous
leurs efforts au bonheur de leurs semblables ('2). Du reste,
dans quelques localités, ce jour était aussi consacré à Té-
nus (8)3, peut-être uniquement parce qu'Hésiode le désigne
comme favorable au mariage.

Quant à Apollon, le septième jour du mois est mentionné
par Hésiode comme le jour de sa naissance; mais le premier
jour, celui de la nouvelle lune, étaitaussi en rapport avec ce
dieu, et il y avait une fête & Apollon Néomenio s. Une fête de ce
genre est, dans Homère, célébrée ce même jour à Ithaque par
les Achéens (4). A Sparte aussi à la néoménie et à Y hebdomade
de la première décade de chaque mois, chacun des deux rois
recevait aux frais de l'Etat une victime qui avait atteint toute

(1) V. 99 et puiv.

(2) Hésyclt. : TcrpâSi [i.iv x' o'fyov ; Photlus et Suidas; Phavorin., s. v. A'pxa; ;
AposioL, Prov. xvmi, 54 ; Proclus sur Hésiode , O. et D., 7G8 ; cf. Lobeck Aglaoph.,
p. 451.

(3) Proclus sur Hésiode, 798. De là les ttxpaStjzai, ministres d'Aphrodité-
Pandemos dans une pièce de Ménandre; Alhen., XIV, p. 639, C; cf. Hésych., s. v.
TîTparîia-Tac. Le superstitieux, dans Théophraste, honore les Hermaphrodites le 4 et
le 7 du mois. Voy. Charact , 16, e cod, Palatino. Les idées superstitieuses des Pytha-
goriciens sur les nombres, telles qu'elles nous ont été transmises par Iatnblique, Vie de
Pylhagore, 132, diffèrent beaucoup de celles qui étaient d'un commun usage chez les
Grecs.

(4) . Cf. Od. xiv, 162; xix, 507, et xx, 273; xxi, 280 ; Philochor. ap. Schol.
Gd. xx, ISS, p. 95, Siebelis; et ap. Procl, ad Hesiod., v. 768, p. 94 , Siebel.