Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

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que opposé qu'il fût au calme enthousiasme d'Apollon, était
cependant, sur le sommet du Parnasse et dans les sacrifices
mystérieux des prêtres de Delphes, les O<7ioi,lié par un rap-
port fraternel au culte religieux d'Apollon. En Attiquemème,
à Phlya, au nord de Brauron, on adorait un Apollon Diony-
sos (1). Uel/.y.ç appartenait aussi à Dionysos, du moins au
dieu mystérieux Iacchos, puisque c'était le 20 du mois Bo-é-
dromion que la procession tumultueuse, qu'on appelait aussi
Iacchos, se rendait d'Eleusis à Athènes (2), procession que
Dicœus, fds de Théocyde, à l'époque de la bataille de Sala-
mine , croyait avoir vu et entendu exécuter, dans la plaine de
Thriasos, par des êtres surnaturels, attendu que les hommes
n'avaient pas le temps de remplir ce devoir (3). Or la bataille
de Salamine fut précisément livrée à cette même époque,
peu de temps après les civÂÙiç, (4). Le nom des lim&tç rappe-
lait immédiatement aux Athéniens cette fête si importante à
leurs yeux, comme dans la description du jour d'Iacchos que
nous devons à Euripide : « Quand le dieu qui inspire tant
«d'hymnes religieux, aux sources du Callichoros, pendant
«une fête nocturne sans sommeil, aperçoit les torches des
» Icades, alors que l'Ether à la face étoilée, l'Ether de Jupiter,
» se mêle, ainsi que Séléné, aux chœurs de danse (5). »

D'après ce qui précède il peut paraître assez croyable que
les Icadées étaient un collège qui, sous une certaine forme ,
se vouait au culte d'Apollon et de Dionysos. Et ce qui sem-
ble prouver que leur association avait un but religieux et un
caractère sacerdotal, c'est que dans le traité conclu par les
Icadées avec d'autres individus, peut-être avec des corporations
rivales, un Icadée avait prononcé l'imprécation solennelle

(1) Pousanias , 1, 51 ,2.

(2) Plutarcli., Phocio,28; Sclwl. ad Avisloph., Ran. ,526.
(5) Ilerodot. , VIII, 63.

(4) Ilspt -cas dxiêaç , dit Ptutarque , Camille , 19 ; cf. Polyen, Stratag., IU, M ;
Ideler (Handbuch der Chronol., I, s. 509; Lehrbuch, s- 125) admet trop facile-
ment que l'axa; fut le jour de la bataille.

(ï>) Euripide, Ion., v. 1074 etsuiv.