Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]: Nouvelles annales (1.1836)

.'$(>() XVI. NAISSANCE ET ÉDUCATION

certain degré de certitude, tant par la place qu'elle occupe
que parle parfait accord qui existe entre ce nom et les figures
du tableau. Il est vrai que l'aspiration H, qui est employée
assez constamment dans les plus belles peintures, ne pré-
cède pas le mot VAAE2; mais cette objection est de nulle
valeur, quand on songe à la variété d'orthographe qui existe
dans les inscriptions des vases. On en connaît quelques unes
(le nombre est limité sans doute) où l'aspiration est omise (1).
Quoi qu'il en soit, malgré l'obscurité apparente de l'inscrip-
tion, obscurité qui se présenterait aussi pour le nom de Ato-
viktoç, si ce nom n'était pas d'ailleurs bien connu, nous
croyons qu'il nous sera permis de considérer l'inscription
VAAE2, les Hyades, comme la véritable dénomination qui
convient aux deux nymphes figurées dans ce tableau, au mo-
ment où Jupiter leur apporte le petit Bacchus.

On sait que les nymphes nourrices de Dionysus se confon-
dent, dans les récits mythologiques, avec celles qui président
à l'éducation du jeune Zeus (2). La forme changeante des
mythes accordait quelquefois la barbe virile, l'âge mûr à
Bacchus, tandis que Jupiter apparaissait sous des formes
juvéniles et même enfantines (3). Les Hyades portent le nom
de Nymphes Dodonicles (4) ; le culte de Jupiter à Dodone date
de la plus haute antiquité, et suivant la remarque de Creu-

(1) La plupart de ces vases appartiennent à des fabriques d'une époque posté-
rieure à l'exécution de celte hydric. Voy. mon Cal. d'une collect. de vases trouves
en Étrurle, nu 45 , où se trouve le nom HtcJvjwlïK. et n° 96 , où on lit Hpax)//Jî. Sur
une belle hydrie de Ruvo (Buttet. de t'inst. arch., !8ô6, p. 16G ) se lisent les
noms d'HpfJLYj; et d'EXcoç dans la scène du jugement de Paris. Cependant nous pou-
vons citer, pour exemple d'un vase des meilleures fabriques, l'hydrie de Kola, pu-
bliée dans les Mon. inéd. de l'Intt. arch. I, pl. îv, et où on litExaTïj.

(2) Hygin. Fab. 132. Suivant Diodore de Sicile (111, 68), Amaithée est la mère de
Dionysus.

(5) Diodor. Sicul., 111,73.

(4) Hygin. Fab. 182 ; Astron. II, 21 ; Sehol. «rfHomer. Itiad. 2, 486. De même
qu'Hagno est une des nourrices de Jupiter (Paus. VIII, 51, 2), ainsi, sur le vase si-
cilien du Musée S. Martino près Païenne (Mon. inéd. de t'inst. arcli. II, pl. xvh) le
nom de la nymphe qui reçoit le jeune Bacchus est Ariagné.