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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Luynes, ... de: Monnaies incuses de la Grande Grèce
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0385

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DE LA GRANDE GRECE. 375

de Delphes ( 1 ). De là vint le type de la chèvre sur les monnaies
d'Elyrus. Une autre ville de Crète, Mylissus, avait adopté le
type d'un jeune homme nu, armé d'un arc et tenant une
tête de chèvre. Cette figure représentait certainement Apol-
lon (2). Or le dieu, époux de la chèvre, fils de Silène ou du
danseur Corybas (3), ne peut être que de la famille des Sa-
tyres; il devient ainsi le compagnon de Saturia, ou Satura,
autrement, de Britomartis (4). Ces observations explique-
raient pourquoi l'on trouve si fréquemment sur les monnaies
tarentines une tête de femme accompagnée de dauphins; on
comprendrait ainsi quelle est cette femme nue, armée d'un
trident et conduisant un bige comme on la trouve sur une
pièce d'or de la môme ville (5), et pourquoi, tantôt la tête
d'un satyre (6), tantôt celle d'une femme (7), paraît, dans le
champ des didrachmes, près de Taras assis sur le dauphin.
Enfin des pièces de travail archaïque portent une femme as-
sise tenant une quenouille et le canthare; c'est probablement
Saturia, épouse ou mère du fondateur Taras.

Remarquons maintenant que l'Apollon Crétois est amant
de la nymphe Acacallis, fille de Minos et sœur de Saturia ;
Acacallis est le nom d'une sorte de narcisse, fleur funèbre
employée aux mêmes usages que l'hyacinthe (8). Cette plante

(1) Pausan., lib. x, c. 16, §3> et iib. vin, c. 55 , § 2. Pour l'association de
Diane iEginea avec Apollon Delphinien, cf. de Wilte, Annal, de t'Inst. arch., t. II.
p. 130.

(2) Millier, Dorians , trad. angl, , lib. n . c. 1 , § 6 , nol. /'.

(5) Porphyr., Vit. Pythag. , seg. 16. Cic. de Nat. dcor., lib. m , c. 2".

(4) Malgré la virginité attribuée à Britomartis, il ne serait pas plus surprenant de
la voir épouse de Neptune , ou d'Apollon Delphinien , ou d'Hercule , que Diane Cal-
listo , épouse de Jupiter Lycaon et mère d'Arcas. Cf. Minier, Dorians, lib. u , c. 9,
§ 5.

(5) Mionnet, Descr. des Méd. gr. et rom. , t. I, p. 157, n° 564.

(6) Id. ibid., p. 145, n° 425. La légende 2A est très fréquente sur les didrach-
mes tarentins, mais elle peut former les initiales d'un nom de magistrat monétaire ,
comme on le. trouve plus au long : 2A2T, ZAAO. Cependant la concorde de Ta-
rente et d'Heraclée était indiquée par les simples lettres ?HP; celle avec Satyrium
pourrait l'être d'une manière aussi abrégée.

(7) Mionnet, ibid. supplem. , t. I , p. 284 , n° SJ81 , et p. 28a, n» i>32.

(8) Eumach. ap. Athen., lib. xv, p. 681. Eustatb. ad Jliad. , lib. i, v. 206.
 
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