Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

DOI Artikel:
Luynes, ... de: Monnaies incuses de la Grande Grèce
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0415

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DE LA GRANDE GRECE. 405

ils prirent Sybaris et la rendirent déserte (1) : ceux des ha-
bitants qui purent fuir allèrent demander l'hospitalité dans
leurs colonies de Laus et de Scidrus (2).

Parmi les événements religieux qui appartiennent à l'his-
toire dont nous venons de donner un abrégé rapide, on doit
remarquer plusieurs faits particuliers et dont le caractère re-
ligieux est digne d'intérêt. Le premier est relatif à la prise de
Siris, oùPallas, irritée de voir le sacrilège commis à sespieds,
ferma les yeux avec horreur, et sa statue resta, disait-on, les
paupières abaissées (3). Plus tard, lorsque tomba la tyrannie
de Telys, les partisans du tyran furent immolés à l'autel de
Junon, la déesse se détourna de cet affreux spectacle; une
source de sang parut dans le sanctuaire, elle inonda le pavé
que les coupables couvrirent vainement de plaques de bronze
pour cacher cette marque de la fureur céleste. Le même
prodige suivit, selon d'autres auteurs, le meurtre des ambassa-
deurs crotoniates; il fut précédé d'un sinistre présage. Pen-
dant la même nuit, les archontes virent en songe Junon s'a-
vancer jusqu'au milieu de l'agora et vomir une bile noire; le
lendemain, du sang jaillit dans le temple de la déesse (4).

Si l'on ajoute à ces profanations le pillage des trésors de
l'Alphée, l'impiété du Sybarite qui, n'osant pas toucher son
esclave réfugié au tombeau de ses aïeux, l'arracha de l'autel
qu'il tenait embrassé (5), si l'on se rappelle les anathèmes
d'Apollon prononcés contre le peuple criminel, quand ses dé-
putés vinrent le consulter avant de faire la guerre aux Croto-
niates (Q), on comprendra comment, dans ce siècle où le res-
pect des dieux et des lois sacrées était poussé si loin, Sybaris
abhorrée, ne trouvant d'appui dans aucun des peuples voisins,

(1) Strab., lib. vi, c. 1, § 13.
(2; Herodot. , lib. vi, c. 21.

(3) Voy. à l'art. Siris.

(4) Athen. , lib. xu , c. 20.
(s) Athen., lib. xn, c. 18.

(6) iElian., Hist. var., lib. m , c. 43. Zenob., Proverb., cent, ni, 92, Steph.
Byz., verb. A'tpotvvac
 
Annotationen