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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Luynes, ... de: Monnaies incuses de la Grande Grèce
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0416

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406

XVII. MONNAIES INCUSES

fut quittée d'avance par le sage Amyris ( 1 ) et par Callias le devin
Iamide (2); comment enfin, les Crotoniates, soutenus par
le fanatisme autant que par leur valeur, remportèrent une
victoire si facile et si complète.

Cinquante-huit ans après la prise de Sybaris par les Croto-
niates, vers l'an i52 avant notre ère, quelques Thessaliens,
s'unissant aux restes dispersés des vaincus, vinrent habiter les
ruines de la cité dévastée. La nouvelle colonie fut prompte-
ment troublée dans son établissement; au bout de six années
elle en fut expulsée parles Crotoniates (3); nous lui devons
probablement Jes médailles de style plus récent et d'un petit
module avec la tête de Minerve Crastia(4) couronnée d'olivier :
au revers on voit le taureau Crathis se retournant, comme
sur les anciennes pièces sybarites, mais d'un travail élégant
malgré son style encore archaïque; au-dessous on lit 21-
BAPI.

En 444, une colonie athénienne et péloponésienne vint
occuper la Sybaritide, et y fonda la ville de Thurium. Elle s'as-
socia les anciens Sybarites dont l'orgueil et les intrigues exci-
tèrent tant de haine qu'ils furent chassés par une violente
sédition, et relégués aux bords de Traeis où les Bruttiens les
détruisirent (5). Les Thuriens adoptèrent pour type princi-

(1) lYtben., lib. xn, c. 18. Diogenian., Proverb., cent, m , 26. Suid. , verb.
Ajj.vpi;. »

(2) Hcrodot., hb. v, c. 45.

(5) Diod. Sicul., lib. xi, c. 90, et xi, c. 9.

(4) Herodot., lib. v, c. 45. L'historien grec nous indique lui-même l'étymologie
du surnom Crastia, en parlant du temple de Minerve , bâti près d'une branche tarie
du Crathis, qu'il nomme Crastis : N^ov î'ovra. -rcapà xov Çvjpov Kpàa-tiv. 3e n'ai point
parlé du secours offert par Dorieu? aux Crotoniates, et mentionné par Hérodote au
même chapitre, parce que cette notion historique est entachée d'anachronisme ; elle
était contestée du temps d'Hérodote lui-même. Mùller, Dorians, trad. angl. ,
Chronol, tab. Ann. 518 avant notre ère : mort de Dorieus en Sicile. — 510 : prise
de Sybaris. Je n'ai pas non plus parlé du secours promis par Hiéron aux Sybarites
contre les Crotoniates : il ne s'accorde avec l'histoire ni de la première ni de la
seconde Sybaris. La première fut détruite avant que le sceptre de Syracuse eût passé
dans les mains d'Hiéron : la seconde fut fondée après la moit de ce prince. C'est donc
aussi un anachronisme de Diodore, lib. xi, c. 48

(K) Diod. Sicul., lib, xn , c. 9 et 22.
 
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