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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Luynes, ... de: Monnaies incuses de la Grande Grèce
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0417

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DU LA GRANDE GRECE. 407

pal de leur belle numismatique l'ancien taureau de Sybaris,
ce même fleuve Grathis dont les eaux, douées de vertus sur-
naturelles, faisaient rougir ou blanchir les toisons et le poil
des troupeaux (1). L'analogie des plus anciens didraclimes
de Thurium avec les petites médailles de la seconde Sybaris
est bien sensible ; c'est la même tête de Minerve avec le cas-
que ceint d'une branche d'olivier; le taureau n'a pas une at-
titude identique, mais il marche d'un pas paisible et de pro-
fil. Plus tard on le représenta frappant la terre de sa corne,
sans doute pour faire allusion à Bacchus-taureau, producteur
des eaux potables. Les changements de couleur attribués à
ce fleuve rentrent dans la même série d'idées mythologi-
ques.

A la même époque, les Thuriens changèrent l'ornement
du casque de Minerve : ils firent graver à la place de l'aigrette
latérale, le monstre Scjlla, souvent armé d'un gouvernail,
quelquefois les bras élevés, comme s'il attendait sa proie, et
accompagné de deux chiens sortant de sa ceinture. Les ar-
chéologues se sont fréquemment interrogés sur un tel symbole.
Ils n'ont point oublié que le même monstre paraît à l'exergue
d'un beau tétradrachme de Syracuse, sur un didrachme de
Cumes, et sur une médaille bien connue d'Agrigente. Il est
naturel d'en conclure que le culte d'Hécate-Scylla est l'objet
de ces représentations sur les monnaies frappées par des
républiques grecques si éloignées ; à Thurium, il me semble
s'expliquer encore plus facilement, puisque, d'un côté, Scylla
y rappelle l'histoire de Lamia et de Sybaris (2) ; et, de l'autre,
ce monstre fabuleux est très hiératiquement substitué, sur le

(il ^Eiian, , de Nat. anim., lib. xn, c. 36 , établit formellement que les eaux du
Grathis blanchissaient les bœufs. En tffet ils sont blancs sur ses bords. Pour la cou-
leur rouge communiquée aux troupeaux par ce fleuve merveilleux, ainsi que pour
la frayeur qu'il inspirait aux chevaux , voy. Slrab. , lib vi , c. 1, S 15 ; Éufipid.,
Troad.,v. 222 et seq. ; Plin., Nat.Hist , lib. xxxi, c. 2; Scbol. ad Theocrit., Idytl.v,
v. 16 , etc.

(2) Panofka, Annal, dell' Inst., t. V, p. 287 et seq. Ançcd. grœc. Ansse de Vil-
lois., p. 576et seq.
 
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