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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Luynes, ... de: Monnaies incuses de la Grande Grèce
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0419

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DE LA GRANDE GRECE. 409

ciens dont Crolone fut la principale école, avaient pour
Apollon une vénération spéciale: selon leur doctrine, le tré-
pied, qu'ils appelaient triops, était l'emblème de la prophétie
inspirée, divine et véridiqueM); il représentait le nombre
trois (2) ; les trois éléments, terre, flamme et eau(3) ; les trois
temps, le passé, le présent et l'avenir, et le soleil qui les
voyait tous à la fois (4) ; aussi disait-on que le trépied était
couvert de la peau d'Argus-Panops, ou de celle du serpent
Python; les prêtres en faisaient leur trône divinatoire (5).
Le trépied, comme l'observe M. Creuzer, fait allusion aux trois
saisons aussi bien que la lyre divine à trois cordes (6) ; on en
déduit encore une analogie naturelle avec le trikèle, si fréquent
sur les médailles grecques.

Le trépied gravé sur les médailles de Crotone devait être
votif et consacré à l'Apollon Delphinien, le même que nous
voyons, sur une peinture de vase, traverser les airs et planer
au-dessus des flots, assis sur son trépied ailé, de même que
le char de Triptolème ou celui de Vulcain (7). Le même tré-
pied volant se retrouve au revers d'une médaille d'Agri-
gente (8).

Dans le champ du trépied, les médailles crotoniates ont des
symboles assez variés; mais la plupart peuvent se rattacher
au culte d'Apollon. On y remarque, tanlôt le dauphin ou la
lyre d'Apollon Delphinien, tantôt le polype , quelquefois une

(1) Eustath. ad lliad., lit», xv, v. 408. Ici. adlliad., îx , v. 122. Hesych., verb.
Tpto<p.

(2) Jamblicb. , de Vit. Pylhag. , c. 28.

(3) Auson. , Griph, , v. 74.

(4) Fulgent. , Mythologie, lib. i, c. 16.

(s) Gloss. Hulgent. ad toc. cit. Sery. ad /Entid., lib. m, v. 92. Selon d'autres
traditions, le trépied renfermait les os et les dents du serpent Python; Serv. ad
/Entid., lib. ni, v. 360. La substitution du culte béliaque à la religion uranienne
ne peut être méconnue dans les symboles si clairs de la peau d'Argus, ou de celle du
serpent Python Delphyne, consacrée à revêtir le trépied d'Apollon venu de Délos
et de Crète.

(6) Symbolic. , t. II, p. 200.

(7) Monum. ined. deli' Inst. di corr. arch., t. I , pl. XLVI, et Mus. du pr. de
Canino, inédit.

(8) Torremuzza, pl. VII, n° 17.
 
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