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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Luynes, ... de: Monnaies incuses de la Grande Grèce
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0423

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DE LA GRANDE GRECE.

413

Envoyé surnaturel de l'Apollon Scythique, il le représentait
sur la terre, et pouvait même être confondu avec son dieu pa-
ternel. 11 donnait par des prodiges la preuve de sa mission
divine : auprès de Sybaris, il avait pris et fait disparaître un
serpent dont la morsure était irrémédiable; à Crotone, il
caressa un aigle blanc devenu familier pour lui seul; une
ourse blanche parut près de Caulonia, lorsque le philosophe
habitait la Grande Grèce (1).

La numismatique crotoniate conserve des types religieux si
variés, que l'on n'y peut méconnaître les traces de l'influence
pythagoricienne. Ainsi l'aigle sacré y paraît gravé en creux,
au revers du trépied (2) ; on le voit, sur d'autres médailles, por-
tant le laurier ou le sceptre divin dans ses serres, ou accom-
pagné du bucrane; quelquefois il s'envole près du crabe,
signe du cancer; souvent il est posé sur une tête de bélier ou'
sur celle d'un cerf. Ce dernier coin, très analogue à celui de
Motya, où un chien-loup dévore la tête d'un cerf, doit, pour
Crotone , se lier à deux traditions particulières : l'oiseau à
l'aigle de Pythagore , le cerf à l'histoire d',Esarus, chasseur
dont le nom est identique avec le litre divin /Esar, chez les
Étrusques (3). /Esarus, poursuivant un cerf, se noya dans la
rivière qui prit son nom (4) ; elle traversait autrefois l'enceinte
de Crotone (ô). Sous le rapport mythologique en général,
l'aigle brûlant, aïïkov , oiseau de Jupiter, peut se rapporter à
Hercule, libérateur de Prométhée ; Apollon en est accom-
pagné sur les médailles de Selgé, en Pisidie, où ce dieu,

(0 Jamblich., Vit.Pylhag., seg. 112.

(2) M. Mùller, Ann. delf Inst. dicorr. ardu, t. V, p. 169, a considéré cet
oiseau comme le corbeau , compagnon des colonies envoyées sous les auspices J'Apol-
lon ; mais, si le type en creux est d'une exécution qui laisse la question douteuse,
celle-ci est assez éclaircie par les nombreux revers en relief, où l'aigle est caractérisé
avec une précision telle que son espèce ne peut rester incertaine ; l'aigle sur un cha-
piteau de colonne ionique fréquent à Crotone rappelle celui d'Agrigente, où les Py-
thagoriciens durent exercer long-temps une autorité civile et sacrée.

(5) Suelon. in Ocf., c. 97. Dio. Cass., lvi , 29.

(4) Eustath. Schol ad Dionys. Percieg. , v. 370.

(5) T. Liv. , lib. xxiv , c. Z.
 
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