Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

DOI article:
Luynes, ... de: Monnaies incuses de la Grande Grèce
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0430

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
420 XVII. MONNAIES INCUSES

montagne escarpée, la Catalana, dont le nom doit plutôt ap-
partenir au moyen âge qu'à l'antiquité : cette localité, d'un
accès très difficile, ne s'accorde, ni par son assiette, ni par sa
distance de l'iielorus, avec ce que les anciens ont écrit au su-
jet de Caulonia.

Les numismates sont justement surpris de ne connaître
aucun coin de Locres gravé dans un style archaïque, tandis
que Caulonia en possède une série assez complète. On ne peut
chercher la cause d'une telle particularité dans les règlements
somptuaires de Zaleucus, puisque les amendes imposées pour
certains délits, par le philosophe législateur, devaient être
payées en drachmes minces ou épaisses (1), et que, durant
la guerre des Locriens contre les Crotoniates, le trésor dé-
posé dans le temple de Proserpine, près de Locres, renfer-
mait de grandes richesses en numéraire (2). Or, Zaleucus et
le comhat de la Sagra précédèrent la ruine de Sybaris, et par
conséquent le temps des monnaies incuses frappées à Cau-
lonia. Mais les Locriens ne voulurent jamais se conformer au
système italiote; ils repoussèrent Pythagore en alléguant que
leurs anciennes lois étaient sages (3) ; ils battirent une mon-
naie avec le Pégase sur une face, et la tête de femme vue de
face ou celle de Minerve de profil pour revers, conservant
ainsi avec Syracuse et Corinthe des liaisons directes, même
sous Pyrrhus, quand les types locriens reproduisirent, soit la
tête de Jupiter couronnée de chêne, soit la Proserpine assise
sur un trône, comme on les trouve sur les médailles sicilien-
nes du roi d'bpire.

De tout ce qui précède, on doit conclure que la monnaie
ancienne des Locriens reste encore ignorée, peut-être même
qu'elle se trouve confondue avec celle des Locriens de Grèce,
au type de Pégase et de la tête de Minerve. Il est toujours cu-
rieux de constater l'absence complète des types incus à Lo-

(1) He?ych. ap. Heyne, Opuscul., t. II, p. il.

(2) T. Liv., lib. xxix, c. 18.

(3) Porphvr., Vit. Pythag., segm. S6.
 
Annotationen