Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]: Nouvelles annales (1.1836)

422 XVII. MONNAIES INCUSES

pie; jeune encore, il avait été proclamé Cauloniate ; parvenu
à l'âge viril, Dicon se laissa séduire par des présents et con-
sentit à passer pour Svracusain (t).

Dans la troisième année de la quatre-vingt-onzième olym-
piade, les Syracusains brûlèrent sur la côte de Caulonia des
chantiers destinés à des constructions navales par les Athé-
niens qui faisaient alors la guerre en Sicile; ce qui prouve
que les Cauloniates n'imitèrent pas l'exemple de Tarente et
de Locres qui refusèrent aux Athéniens jusqu'à l'eau potable
et l'abri dans leurs ports (2).

Peu d'années après la guerre du Péloponnèse, Denys l'an-
cien, ayant asservi la Sicile, passa en Italie pour soumettre
à ses lois les villes grecques du littoral. Celles-ci, jalouses de
leur liberté, s'armèrent pour la défense commune, et décer-
nèrent l'hégémonie militaire àCrotone, la plus peuplée d'en-
tre elles, et devenue l'asile des réfugiés siciliens.

Denys avait commencé le siège de Caulonia; il la battait
avec de nombreuses machines, lorsque les Italiotes, ayant
enfin rassemblé leur armée, partirent de Crotone avec toutes
leurs forces commandées par le stratège Héloris, exilé syra-
cusain. Héloris espérait, par une marche rapide et une at-
taque vigoureuse, déconcerter tous les projets du tyran dont
l'armée, fatiguée du siège et obligée de se diviser, se trouve-
rait inférieure aux vingt mille fantassins et aux deux mille
cavaliers italiotes.

Les troupes des républiques vinrent camper près de l'Hé-
lorus; aussitôt Denys, levant le siège de Caulonia, s'avança
jusqu'à la distance de quarante stades à la rencontre de l'en-
nemi (3). Au point du jour, Denys mit ses troupes en bataille,

/ «

(1) Pausan., lib. vi, c. 5 , § S.

(2) Thucydid., lib. vu , c. 23 , et lib. vi, c. 4i.

(5) Puisque les Italiotes campaient près d'Hélorus [A aro), et que Denys, quit-
tant le siège de Caulonia, marcha l'espace de quarante stîdes à leur rencontre , il y
avait donc celle distance de Caulonia à l'Hélorus, non par le chemin le plus court
de la ville au fleuve , mais en ligne oblique pour aller joindre le point d'intersection
de cette rivière avec la seule roule praticable de Croton ( à Locres. C'est en effet la