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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Luynes, ... de: Monnaies incuses de la Grande Grèce
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0453

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DE LA GRANDE GRÈCE.

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nias avait vu un tableau qui devait être une répétition de ceux
dont Pline faitmention. C'était, dit-il, la copie d'une peinture
ancienne. On y avait représenté le jeune Sybaris, le fleuve
Calabros, el la fontaine Kalykè, ou Lykè(l); sur le premier
plan, unhéroon etla ville de Temesa, dans lesquels étaitpeint
le démon chassé parEuthymus. Sa couleur était horriblement
noire, son aspect formidable ; une peau de loup lui servait de
vêtement; l'inscription tracée sur la peinture portait son nom,
Lybas(2). Euthymus vécut jusqu'à un âge tièsavancé: sa mort
fut ignorée. On crut qu'il avait disparu dans le fleuve Ca3cinus,
duquel il tirait son origine (3).

La fable du mauvais génie de Temesa offre un grand intérêt
aux mythologues parsa ressemblance aveccelle que nous avons
mentionnée à l'article de Sybaris, parce que toutes les deux
sont fondées sur un système identique, varié seulement pour
la forme. A Sybaris, un monstre femelle, une Lamia désole
le pays de la Phocide,et n'est apaisé que par le sacrifice d'un
éphèbe; un jeune héros survient, attaque le monstre et le force
de se précipiter. A Temesa, colonie de Phocéens, c'est un gé-
nie malfaisant et mâle qui obtient le sacrifice d'une vierge dans

toute la fleur de l'âge et de la beauté. Ce sont des sacrifices

i

(1) Cod. Paris., 1411. Il existe auprès de Fagnano el de Mahilo dans l'ancien
territoire de Temesa un torrent, nommé Calabrice, qui se jette dans le Goscile ou
Sybaris. Ce doit £tre le fleuve Calabros de cette peinture. Barrio, de Ant. et sit.
Cala or.

(2) Pausan., lib. vi, c. 6, '§ 3 , 4. D'après les notions que l'étude des vases nous
donne sur la peinture des Grecs, il est difficile de concevoir ainsi disposée une com-
position de style archaïque. On remarque encore que celle dont Pausanias donne la
description était polychrome, puisque le démon de Temesa s'y trouvait peint en
noir. La présence d'une ville non personniCée et d'un édicule héroïque répugne aussi
aux idées que nous avons sur la plus ancienne peinture des Grecs. Une semblable
image serait bien plus facile à comprendre si on la supposait pareille à celles dont
tant de vases de Pouille et de Basilicate sont ornés. Pour être conformes aux données
archaïques, il faudrait que les figures fussent sur un ou deux rangs. Le mot Trpo;
indiquant, ce me semble, deux plans distincts, je ne puis supposer autre chose,
que les deux fleuves avec la fontaine Kalykè peints à mi-corps, et le génie Lybas
dans l'héroon , entouré des remparts de Temesa ; «poç ô\ yjpcoov ts xal Tt/i.Vo-a w» -h
tro^iç, cv <îi a^icn xoù oafp.wv. ....

(3) Pausan., loc tupr. yElian., loc. cit.

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