Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

SUR DEUX BAS-RELIEFS M1TI1RIAQUES. 477

zœgethusa (1). Mais ni l'un ni l'autre de ces deux auteurs n'a
cité un texte ou un monument de l'Inde qui puisse justifier
leur supposition, ni invoqué aucune autorité qui doive nous
obliger à chercher ailleurs que dans les livres sacrés des
Parses, dans les traditions orientales et dans les auteurs grecs
et latins qui ont écrit sur les mystères de Mithra, l'explication
de monuments consacrés à un culte dont l'origine persiquene
peut être raisonnablement contestée. J'ajoute que M. de Rœp-
pen ne s'est nullement arrêté à rechercher quelles sont les
relations de la figure en question avec la scène du tableau su-
périeur et avec la figure qui est placée à cheval sur un tau-
reau debout, dans le bas du second tableau. Il semble même
n'avoir pas soupçonné qu'il pût exister aucun rapport parti-
culier entre ces diverses représentations (2) ; et, tout en
avouant qu'il ne saurait expliquer exactement l'épreuve que
subit le personnage qui porte un taureau renversé, il paraît
croire que l'autre personnage, celui que nous voyons placé à
cheval sur un taureau debout, est le surveillant de la généra-
tion, et qu'il remplit des fonctions analogues à celles du dieu
générateur appelé Siva chez les Indiens et représenté par eux
assis sur un taureau blanc.

Je terminerai ici les observations que j'avais à faire sur les
groupes, les figures et les symboles dont se compose le tableau
qui occupe le centre de chacun de nos deux bas-reliefs. Les
détails dans lesquels je suis entré à cette occasion nous per-
mettent de reporter maintenant notre attention sur l'ensemble
de ce tableau et d'y reconnaître Mithra dans ses fonctions parti-
culières de roi de la terre^et des vivants, ainsi que j'avais cru pou-
voir l'annoncer. Placé ici au centre du monde créé, au milieu de

(1) Nachricht, etc., § VII.

(2) ïb'd. —L'auteur des Milhriaca n'a pas davantage soupçonné l'existence des
rapports que j'indique ici comme ayant échappé à la sagacité de M. de Koeppen.
Après avoir parlé des épreuves indiennes et du bas-relief de Mauls, il s'exprime ainsi
(Milltriac, p. 39) au sujet di s deux ligures dont l'une porte un taureau, et dont
l'autre est montée sur un taureau : * L'action de porter le taureau ou de le dompter
»en montant dessus paraît donc, d'après ces figures, avoir été une de ces épreuves
«rudes et pénibles par lesquelles devaient passer les initiés de Mithra. »