202 LES FAIENCES HOLLAND AIS ES ITALIANISANTES AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES
Delft donnée a tout 1’ensemble des premières faïences aux Pays-Bas est inexacte ou,
tout ou moins, peut induire en erreur.
Mais passons. Delft, vers 1635, Temportait sur toutes les manufactures rivales.
Bientöt aprês les potiers s’y vouèrent aux décors importés d’Extrême-Orient; mais tant s’en
faut que le décor italien eüt disparu a
Delft même et en Hollande. II persiste
souvent a cöté des motifs empruntés a la
Chine et au Japon. II ressuscite parfois
tout entier: c’est ainsi qu’on rencontre au
XVIIIe siècle, comme le dit justement
Melle Neurdenburg, une version nouvelle
des vieux thèmeshollandais.1) Enfinl’ Italië
ne cesse pas d’exercer son influence a
travers tout le XVIIIe siècle. La preuve
s’en trouvera, je pense, dans une série
de pièces qui ont été, il est vrai, attribuées
aux Pays-Bas du Nord depuis assez
longtemps, mais sur lesquelles plane
encore beaucoup d’incertitude. II s’agitde
coupes godronnées et de plats dont
1’ornementation est faite de rinceaux
et grotesques ordinairement lavés en
jaune. Le Musée du Cinquantenaire en
possède une série assez nombreuse que je
voudrais étudier ici de faqon a fixer, si
possible, leur origine.
Tous les spécialistes de la Céramique
les connaissent.
Ils ont une bordure jaune striée de
traits bruns; des filets, peints aux deux
jaunes, suivent le bord supérieur de la
chute, séparant le marli du fond; les champs sont décorés de grotesques variés
et de rinceaux feuillus dessinés au manganèse et lavés en jaune, comme nous 1’avons
dit, avec des adjonctions importantes de bleu pale; au centre se trouve, avec les
mêmes couleurs, un médaillon portant, selon les cas, des armoiries, un amour, un paysage,
une scène biblique. A ce type qui caractérise les pièces jusqu’ici publieés, il faut ajouter des
plats — nous en parlerons plus loin — oü le marli est décoré d’une couronne a volutes et
d’autres pièces encore entièrement en bleu. Le tout forme un groupe que ces indications
sommaires suffisent a déterminer.
II est connu d’ailleurs depuis de longues années. Garnier, en face des plats qui le
Fig. 2. Faience italienne XVIIe siècle
(musée du Cinquantenaire)
x) Op. c i t., p. 27.
Delft donnée a tout 1’ensemble des premières faïences aux Pays-Bas est inexacte ou,
tout ou moins, peut induire en erreur.
Mais passons. Delft, vers 1635, Temportait sur toutes les manufactures rivales.
Bientöt aprês les potiers s’y vouèrent aux décors importés d’Extrême-Orient; mais tant s’en
faut que le décor italien eüt disparu a
Delft même et en Hollande. II persiste
souvent a cöté des motifs empruntés a la
Chine et au Japon. II ressuscite parfois
tout entier: c’est ainsi qu’on rencontre au
XVIIIe siècle, comme le dit justement
Melle Neurdenburg, une version nouvelle
des vieux thèmeshollandais.1) Enfinl’ Italië
ne cesse pas d’exercer son influence a
travers tout le XVIIIe siècle. La preuve
s’en trouvera, je pense, dans une série
de pièces qui ont été, il est vrai, attribuées
aux Pays-Bas du Nord depuis assez
longtemps, mais sur lesquelles plane
encore beaucoup d’incertitude. II s’agitde
coupes godronnées et de plats dont
1’ornementation est faite de rinceaux
et grotesques ordinairement lavés en
jaune. Le Musée du Cinquantenaire en
possède une série assez nombreuse que je
voudrais étudier ici de faqon a fixer, si
possible, leur origine.
Tous les spécialistes de la Céramique
les connaissent.
Ils ont une bordure jaune striée de
traits bruns; des filets, peints aux deux
jaunes, suivent le bord supérieur de la
chute, séparant le marli du fond; les champs sont décorés de grotesques variés
et de rinceaux feuillus dessinés au manganèse et lavés en jaune, comme nous 1’avons
dit, avec des adjonctions importantes de bleu pale; au centre se trouve, avec les
mêmes couleurs, un médaillon portant, selon les cas, des armoiries, un amour, un paysage,
une scène biblique. A ce type qui caractérise les pièces jusqu’ici publieés, il faut ajouter des
plats — nous en parlerons plus loin — oü le marli est décoré d’une couronne a volutes et
d’autres pièces encore entièrement en bleu. Le tout forme un groupe que ces indications
sommaires suffisent a déterminer.
II est connu d’ailleurs depuis de longues années. Garnier, en face des plats qui le
Fig. 2. Faience italienne XVIIe siècle
(musée du Cinquantenaire)
x) Op. c i t., p. 27.