LES FAIENCES HOLLANDAISES ITALIANISANTES AUX XVIIe ET XVI11° SIÈCLES 205
paté les différencient assez fortement de leurs modèles italiens; on peut se demander
toutefois si cela suffit pour affirmer leur origine septentrionale. Les armoiries d’Espagne
semblent indiquer les Pays-Bas méridionaux comme pays de destination, mais ne peuvent
désigner en aucun cas le pays d’origine. Peut être d’autres pièces du même groupe nous
aideront-elles davantage. Voici une coupe godronnée (fig. 5) d’un type bien connu, — voyez
par exemple 1’exemplaire de Hambourg publié par Riesebieter —, or elle est décorée comme un
des plats précédents de rinceaux feuillus et de grotesques en jaune, elle a le même émail
verdatre et craquelé. On remar-
quera cependant quelque chose
de plus dans le décor: c’est la
doublé aigle couronnée des
Habsbourg d’Autriche. N’y a-t-
il pas la une indication d’ori-
gine ? La coupe ne provient-
elle pas d’un pays sur lequel
régnait les Habsbourg d’Au-
triche? Je 1’ai cru un certain
temps, mais ne saurais persister
en cette opinion, car il ne pour-
rait s’agir que des Pays-Bas
méridionaux et ceux-ci ne pas-
sèrent sous la domination de
1’Autriche qu’en 1715 de par
le traité de Ryswijck. En réalité,
cette aigle fréquemment repré-
sentée au XVIIe siècle — no-
tamment dans des plats hispa-
no-moresques — en même
temps que des armoiries, a fort
bien pu passer dans le décor,
comme motif d’ornement. :) Fig. 5. Coupe godronnée (musée du Cinquantenaire.).
J’attache plus d’importance
a une marqué de décorateur relevée au revers de la même coupe. Elle a vaguement la
forme d’un 3, elle est peinte en bleu, d’un bleu que nous retrouverons ailleurs et qui
contribuera peut-être a la solution du problème.
En attendant il faut examiner des exemplaires plus tardifs. Je veux en signaler deux au
Musée du Cinquantenaire. Le premier est peint en jaune, bleu et manganèse (fig. 6), le
second en camaïeu bleu. Ils sont plus lourds, il est vrai, que les précédents, étant beaucoup
-1) Ceci était écrit lorsque Melle Neurdenburg attira mon attention sur le fait que plusieurs
villes de Hollande au XVIIe siècle. — et des villes faienciéres —, relevaient de la couronne impé-
riale. Cette remarque a la plus haute importance.
paté les différencient assez fortement de leurs modèles italiens; on peut se demander
toutefois si cela suffit pour affirmer leur origine septentrionale. Les armoiries d’Espagne
semblent indiquer les Pays-Bas méridionaux comme pays de destination, mais ne peuvent
désigner en aucun cas le pays d’origine. Peut être d’autres pièces du même groupe nous
aideront-elles davantage. Voici une coupe godronnée (fig. 5) d’un type bien connu, — voyez
par exemple 1’exemplaire de Hambourg publié par Riesebieter —, or elle est décorée comme un
des plats précédents de rinceaux feuillus et de grotesques en jaune, elle a le même émail
verdatre et craquelé. On remar-
quera cependant quelque chose
de plus dans le décor: c’est la
doublé aigle couronnée des
Habsbourg d’Autriche. N’y a-t-
il pas la une indication d’ori-
gine ? La coupe ne provient-
elle pas d’un pays sur lequel
régnait les Habsbourg d’Au-
triche? Je 1’ai cru un certain
temps, mais ne saurais persister
en cette opinion, car il ne pour-
rait s’agir que des Pays-Bas
méridionaux et ceux-ci ne pas-
sèrent sous la domination de
1’Autriche qu’en 1715 de par
le traité de Ryswijck. En réalité,
cette aigle fréquemment repré-
sentée au XVIIe siècle — no-
tamment dans des plats hispa-
no-moresques — en même
temps que des armoiries, a fort
bien pu passer dans le décor,
comme motif d’ornement. :) Fig. 5. Coupe godronnée (musée du Cinquantenaire.).
J’attache plus d’importance
a une marqué de décorateur relevée au revers de la même coupe. Elle a vaguement la
forme d’un 3, elle est peinte en bleu, d’un bleu que nous retrouverons ailleurs et qui
contribuera peut-être a la solution du problème.
En attendant il faut examiner des exemplaires plus tardifs. Je veux en signaler deux au
Musée du Cinquantenaire. Le premier est peint en jaune, bleu et manganèse (fig. 6), le
second en camaïeu bleu. Ils sont plus lourds, il est vrai, que les précédents, étant beaucoup
-1) Ceci était écrit lorsque Melle Neurdenburg attira mon attention sur le fait que plusieurs
villes de Hollande au XVIIe siècle. — et des villes faienciéres —, relevaient de la couronne impé-
riale. Cette remarque a la plus haute importance.