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https://doi.org/10.11588/diglit.1050#0061
I. C* M r ^r i . - ,
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LE S RUINES
qu'on voitprochedeL'EGLISE de S.MARIE CACABARINE>
& qui font peut être les RESTES du CIRQUE FLAMINIEN.
N voit-aujourd'hur, prés de'TEglife de S.tSMarie Cacabarine , une petite partie d'un
vafte & long Edifice, qui étoit entre le Théâtre & le Cirque Flaminien. Serlius, qui
nous en donne l'ichnographie dans Ton Architecture [Lib. III.) croit, que fa longueur
occupoit tout l'eipace, qui eft entre les Boulangers de petits Gâteaux & la Piazza Giu-
dea, qu'elle enfermoit dans fon enceinte, avec le Palais des Santacroce ; en forte qu'il
commençoit proche de l'extrémité du Théâtre, & qu'il finiiîbit au Cirque. Cependant,
il ne rempliiîôit pas tout l'entre-deux, mais il laiilôit un vuide à l'un & à l'autre boutj du côté qu'il re-
gardoit ces deux Edifices.
L'ichnographie, que Serlius en a tracée, nous y repréfente deux Portiques; l'un vers le Nord , qui
regarde le Théâtre & le Cirque, & l'autre au Sud, vis-à-vis du Mont Cincio oc du Tibre ; & un long
Edifice au milieu, qui en fépare les deux Ailes. Il y avoit à ces deux Portiques trois Eicaliers en lima-
ce , qui fervoient à monter juiques aux Colomnes luperieures. Du moins il paroît d'une autre Eflampe
de Serlius, qu'il y en avoit deux rangs, l'un fur l'autre, & les veftiges qui nous en relient, le font voir
encore.
Quelques uns, prévenus que des mots Latins Cafa Marti, on avoit formé , par corruption , le mot
Çacabari, ont cru que la Maijbn de Marins étoit fituée en cet endroit. Mais ils le trompent, puis que
l'Eglifè Cacabarine a tiré fon Nom des Chaudronniers., (en Latin Cacabarii,) qui avoient fans doute ici
leurs Boutiques.
D'autres plus favans ont voulu, que le Tonique de "Pompée fut fur ce terrain ; mais il y a plus d'ap-
parence qu'il étoit fur le bord de la Prairie, où l'on pouvoit fe promener commodément à l'ombre des
Planes, qu'au milieu des Edifices qui s'élevoient ici de tous cotez. Nardinus allure même quelque
part, que ce Portique de Pompée regardoit le côté de fon Théâtre , où étoit la Scène. D'ailleurs,
les Arcades bâties de briques, plus que de pierre de Tivoli, marquent une antiquité plus reculée de
rout l'Edifice ; & les Colomnes, ou plutôt les Pilaftres de l'autre ne conviennent point à la magnificen-
ce du Portique de Pompée.
Donatacru, que c'étoit le Tor'tique de Thi'lippe, à caufe du voifinage du Cirque Flaminien. Mais,
quoi que Nardinus ne rejette pas tout à lait cette conjecture, il croirait plutôt, que c'eft le Tortique de
Cneius Oclavius. Du moins Pline & Viftor témoignent qu'il étoit double, & voifin du Théâtre de
Pompée. Feftus le marque aulli ( mit. Lib. XVI. ) Il y avoit, dit-il, deux Portiques apellez Oâa-
viens-, l'un proche du Théâtre de Marcel/us, qu'Ofîavia Sœur d'Augufe fit bâtir ; & l'autre, proche du
Théâtre de Pompée, élevé par Cneius Oâavius, Fils de Cneius, Edile Curule, Prêteur, Conful, & De-
cemvir pour la célébration des Sacrifices, & qui reçut Phoneur du Triomphe Naval, pour avoir défait le
%oi Terfée. D Empereur Augufle eut le foin de relever ce dernier Portique, que le feu avoit confumé. Le
Paflàge de Pline (Lib.XXXlV. cap. 3.) montre qu'il étoit voifin du Cirque, fe trouve, dit-il, que
Cneius Oâavius, qui obtint Phoneur du Triomphe Naval, pour avoir remporté la viétoire fur Perjée, fit
un double Portique proche du Cirque de Flaminius, & qu'on l'apella Corinthien à caufe de l'ordre des Cha-
pitaux de bronze, dontfes Colomnes étoient ornées. Velleius Paterculus confirme la même chofe ( Lib. IL
cap. 1. ) Les Çaleries, dit-il, que Scipion Nafica fit bâtir fur le Capitule, celles que Metellus confiruifit &
dont nous avons déjà parlé, & les Portiques de Cneius Oâavius dans le Cirque font des Ouvrages infiniment
plus beaux.
Quoi qu'il en foit, fi le jugement des Témoins oculaires eft de quelque poids, je croirais plutôt, que
ce font ici les relies du rang inférieur des Colomnes du Cirque Flaminien ; puis que d'un côté, ces ruines
ont toute l'apparence d'un Théâtre , d'un Amphithéâtre , ou d'un Cirque , & qu'elles n'ont aucun
Tom. 111. V raport
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LE S RUINES
qu'on voitprochedeL'EGLISE de S.MARIE CACABARINE>
& qui font peut être les RESTES du CIRQUE FLAMINIEN.
N voit-aujourd'hur, prés de'TEglife de S.tSMarie Cacabarine , une petite partie d'un
vafte & long Edifice, qui étoit entre le Théâtre & le Cirque Flaminien. Serlius, qui
nous en donne l'ichnographie dans Ton Architecture [Lib. III.) croit, que fa longueur
occupoit tout l'eipace, qui eft entre les Boulangers de petits Gâteaux & la Piazza Giu-
dea, qu'elle enfermoit dans fon enceinte, avec le Palais des Santacroce ; en forte qu'il
commençoit proche de l'extrémité du Théâtre, & qu'il finiiîbit au Cirque. Cependant,
il ne rempliiîôit pas tout l'entre-deux, mais il laiilôit un vuide à l'un & à l'autre boutj du côté qu'il re-
gardoit ces deux Edifices.
L'ichnographie, que Serlius en a tracée, nous y repréfente deux Portiques; l'un vers le Nord , qui
regarde le Théâtre & le Cirque, & l'autre au Sud, vis-à-vis du Mont Cincio oc du Tibre ; & un long
Edifice au milieu, qui en fépare les deux Ailes. Il y avoit à ces deux Portiques trois Eicaliers en lima-
ce , qui fervoient à monter juiques aux Colomnes luperieures. Du moins il paroît d'une autre Eflampe
de Serlius, qu'il y en avoit deux rangs, l'un fur l'autre, & les veftiges qui nous en relient, le font voir
encore.
Quelques uns, prévenus que des mots Latins Cafa Marti, on avoit formé , par corruption , le mot
Çacabari, ont cru que la Maijbn de Marins étoit fituée en cet endroit. Mais ils le trompent, puis que
l'Eglifè Cacabarine a tiré fon Nom des Chaudronniers., (en Latin Cacabarii,) qui avoient fans doute ici
leurs Boutiques.
D'autres plus favans ont voulu, que le Tonique de "Pompée fut fur ce terrain ; mais il y a plus d'ap-
parence qu'il étoit fur le bord de la Prairie, où l'on pouvoit fe promener commodément à l'ombre des
Planes, qu'au milieu des Edifices qui s'élevoient ici de tous cotez. Nardinus allure même quelque
part, que ce Portique de Pompée regardoit le côté de fon Théâtre , où étoit la Scène. D'ailleurs,
les Arcades bâties de briques, plus que de pierre de Tivoli, marquent une antiquité plus reculée de
rout l'Edifice ; & les Colomnes, ou plutôt les Pilaftres de l'autre ne conviennent point à la magnificen-
ce du Portique de Pompée.
Donatacru, que c'étoit le Tor'tique de Thi'lippe, à caufe du voifinage du Cirque Flaminien. Mais,
quoi que Nardinus ne rejette pas tout à lait cette conjecture, il croirait plutôt, que c'eft le Tortique de
Cneius Oclavius. Du moins Pline & Viftor témoignent qu'il étoit double, & voifin du Théâtre de
Pompée. Feftus le marque aulli ( mit. Lib. XVI. ) Il y avoit, dit-il, deux Portiques apellez Oâa-
viens-, l'un proche du Théâtre de Marcel/us, qu'Ofîavia Sœur d'Augufe fit bâtir ; & l'autre, proche du
Théâtre de Pompée, élevé par Cneius Oâavius, Fils de Cneius, Edile Curule, Prêteur, Conful, & De-
cemvir pour la célébration des Sacrifices, & qui reçut Phoneur du Triomphe Naval, pour avoir défait le
%oi Terfée. D Empereur Augufle eut le foin de relever ce dernier Portique, que le feu avoit confumé. Le
Paflàge de Pline (Lib.XXXlV. cap. 3.) montre qu'il étoit voifin du Cirque, fe trouve, dit-il, que
Cneius Oâavius, qui obtint Phoneur du Triomphe Naval, pour avoir remporté la viétoire fur Perjée, fit
un double Portique proche du Cirque de Flaminius, & qu'on l'apella Corinthien à caufe de l'ordre des Cha-
pitaux de bronze, dontfes Colomnes étoient ornées. Velleius Paterculus confirme la même chofe ( Lib. IL
cap. 1. ) Les Çaleries, dit-il, que Scipion Nafica fit bâtir fur le Capitule, celles que Metellus confiruifit &
dont nous avons déjà parlé, & les Portiques de Cneius Oâavius dans le Cirque font des Ouvrages infiniment
plus beaux.
Quoi qu'il en foit, fi le jugement des Témoins oculaires eft de quelque poids, je croirais plutôt, que
ce font ici les relies du rang inférieur des Colomnes du Cirque Flaminien ; puis que d'un côté, ces ruines
ont toute l'apparence d'un Théâtre , d'un Amphithéâtre , ou d'un Cirque , & qu'elles n'ont aucun
Tom. 111. V raport