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Palladio, Andrea; Chapuy, Nicolas-Marie-Joseph [Bearb.]
Oeuvres complètes d'André Palladio — Paris, 1825

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https://doi.org/10.11588/diglit.1656#0008
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10 AVANT-PROPOS.

foule de personnes, les plus illustres du pays par leur naissance et leur savoir, qui
se livrent à l'étude des beaux arts. Nous nommerons ici Jean-Georges Trissino, les
comtes Marc-Antoine et Adrien de Thieni, le chevalier Antenor Pagello, et plu-
sieurs autres qui ont laissé des constructions magnifiques et des noms immortels ; et
parmi ceux que nous possédons encore,Fabio Monza, versé dans toutes les sciences;
Elio de Bellî (ils, si habile dans la sculpture des camées et la gravure en cristaux ; An-
toine-François Oliviera, savant, poète et architecte, comme il la prouvé par son poème
sur l'Allemagne et sa maison de Boschi-di-Nanto , dans le Vicentin ; et cnfm pour
terminer ici une énumération qui pourrait être bien plus longue, Yalère Barbarano,
distingue par son goût et ses connaissances en architecture.

Ayant donc pris la résolution de publier le résultat des recherches multipliées ,
auxquelles je me suis livré depuis ma jeunesse , sur tous les édifices antiques dont ] ai
. pu avoir connaissance, et d'en faire la base d'un traité d'architecture succint, mais
aussi clair et méthodique que possible, j'ai cru convenable de commencer par les
maisons particulières, oue l'on peut considérer comme le principe des édifices publics ;
car il est vraisemblable que d'abord les hommes vécurent seuls, jusqu'à ce que, sentant
la nécessité de l'aide des autres hommes pour satisfaire à leurs besoins, ils se cher-
chèrent , se réunirent, et formèrent ainsi les premières sociétés ; plusieurs maisons
rassemblées donnèrent naissance aux bourgs, plusieurs bourgs formèrent les villes ; et
dans celles-ci, les besoins communs firent enfin élever les monumens publics. J'ajouterai
que, de toutes les parties de l'architecture, celle qui traite des constructions particu-
lières est la plus utile et de l'usage le plus fréquent : je m'en occuperai- d'abord:
ensuite, passant aux édifices publics, je parlerai brièvement des rues, des ponts, des
places , des prisons , des basiliques (1) , des xistes , des palestres (2), des temples, des
théâtres, des amphithéâtres , des arcs de triomphe, des thermes, des aqueducs, et
enfin de la manière de fortifier les villes, et des ports.

Dans les explications que je croirai strictement nécessaires, j'éviterai autant, que
possible les longs développemens et me servirai des termes d'art le plus généralement
usités aujourd'hui. Il ne m'appartient pas de promettre de moi-même autre chose
que zèle, soins et diligence ; et c'est ce que l'on doit être sûr de trouver dans cet
ouvrage. Je rendrai grâce au ciel s'il peut être aussi utile que je te désire , et j'en lais-
serai presque tout l'honneur à ceux dont l'expérience et les préceptes m'ont ouvert
et facilité la route dans mes longues recherches, qui sans eux auraient pu être
infructueuses.

La première partie sera divisée en deux livres. Dans le premier, je parlerai de la
préparation des matériaux, et de la manière de les mettre en œuvre depuis les fonde-
mens jusqu'à la couverture. On y trouvera les préceptes susceptibles d'une applica-
tion générale à tous les édifices, tant publics que particuliers.

Dans le second livre, je traiterai des maisons particulières, d'après le rang des
personnes auxquelles elles sont destinées. Je commencerai par les maisons de ville ;
et passant ensuite aux maisons de campagne, je dirai quels sont les sites qui leur
conviennent et comment elles doivent être distribuées. L'antiquité nous ayant laissé
pour ces dernières peu de modèles en rapport avec nos usages, je donnerai prin-
cipalement les plans, coupes et élévations de celles que j'ai bâties pour divers
grands personnages; et cependantj'y joindrai quelques dessins de maisons antiques,
et de leurs parties notables, d'après le traité de Vitruve. «

(1) Lieux où se rendait la justice.

(a) Lieux destinés aux exercices publics.


 
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