Park, Mungo; Fauche, Pierre François [Oth.]: Voyage Dans L'Intérieur De L'Afrique: Entrepris Par L'Ordre Et Sous La Direction De La Société D'Afrique, Dans Les Années 1795, 1796 Et 1797 (Tome 2) (Hambourg Et Brunswick: Chez P. F. Fauche Et Compagnie, 1800) [VD18 9079222X]

en Asrique. 169
Les Nègres portent toujours sur eux
de petites balances pour peser l’or. Ils ne
font nulle difsérence, quant à la valeur,
entre l’or en poudre, et l’or travaillé. Dans
les échanges , celui qui reçoit l’or le pèse
avec son Teelee-Kissi. Quelquefois, pour
rendre cette fève plus pesante, on la fait
tremper dans du beurre végétal. J’ai vu
même un caillou qui avoit exactement la
grosseur et la forme d’une de ces fèves.
Mais ces friponneries ne sont pas fort com-
munes.
Voilà, autant que je puis m’en souve-
nir , ce qu’il y a de plus essentiel à remar-
quer dans la manière dont les Africains
tirent l’or de la terre , et dans l’usage
qu’ils en font pour le commerce. Voyons
maintenant ce qui concerne l’ivoire.
Rien n’étonne plusles Nègres delà côte
que l’ardeur des Européens à se procurer
des dents d’éléphans. Il leur est impossi-
ble d’imaginer à quel usage nous les desti-
nons. On a beau leur montrer des cou-
teaux à manche d’ivoire , des peignes et
différentes bagatelles de la même matière:
ils reconnoissent sans peine la dent d’élé-
phant dans ces petits ouvrages; maisjcela
ne les satissait pas. Ils soupçonnent que