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Passavant, Johann David
Le peintre-graveur: contenant l'histoire de la gravure sur bois, sur métal et au burin jusque vers la fin du XVI. siècle ; l'histoire du nielle avec complément de la partie descriptive de l'essai sur les nielles de Duchesne ainé... (Band 2) — Leipsic, 1860

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https://doi.org/10.11588/diglit.23493#0040
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Graveurs allemands du XVe. siècle.

ment du burin il ne ressemble en rien à celui, beaucoup plus développé,
du graveur néerlandais connu sous le nom du maître de 1480. Cepen-
dant il faut remarquer qu'il y a une assez grande différence entre les
gravures qu'on lui attribue ou qui môme portent sa marque; car tandis
que la plus grande partie d'entr'elles est exécutée avec beaucoup de finesse
de burin, d'autres en montrent bien moins et plusieurs pièces très-
belles offrent un type différent de dessin dans les têtes jeunes, en ce que
celles-ci ont un nez assez fort en opposition à celui très-fin que nous
avons fait déjà remarquer dans ses autres gravures. Nous ajouterons
encore que la plus grande partie des lettres à figures d'un alphabet
qui sont attribuées généralement, ainsi que par Bartsch lui-même, au
maître de 1466, présentent des différences d'exécution et assez souvent
un burin plus libre et plus nourri, dans la manière néerlandaise de
l'époque. Il faut donc en conclure que le maître de 1466 a eu un
grand nombre d'élèves qui, en partie, se sont formé un style de
gravure particulier ou qui seulement se distinguent par une manière
plus faible que celle de leur prototype. Très-peu d'entre eux ont mar-
qué leurs estampes d'un monogramme ou d'une date et un petit nombre
seulement offrent des particularités assez prononcées pour pouvoir les
faire distinguer les uns des autres.

S'il doit régner de l'incertitude en ce qui regarde plusieurs des
gravures attribuées au maître de 1466, nous en trouvons encore da-
vantage relativement au lieu de sa naissance ou même à son pays
natal. On lui a donné successivement pour patrie les Pays-Bas, le
Bas-Rhin, l'Allemagne supérieure; nous allons examiner toutes ces
opinions.

Le directeur Frenzel a cru d'abord qu'il était originaire de Salins,
ensuite qu'il était né en Lorraine 7) pour avoir pris les armoiries d'Au-
triche, de gueules à la fasce d'argent, que l'on trouve souvent sur
les gravures de ce maître, pour les armoiries de cette ville qui sont
de gueules à la bande d'argent, ou de Lorraine qui porte d'or à la
bande de gueules chargée de trois alérions d'argent. Une pareille sup-
position ne se trouve donc point fondée.

Un argument plus convaincant que notre maître pourrait appar-
tenir h la Flandre nous serait offert par la grande gravure des ar-
moiries de Charles le Hardi, duc de Bourgogne, dont la découverte

7) Voyez le „Catalogue de la Collection de S. M. Frédéric Auguste II., Roi de
Saxe" etc. de J. G. A. Frenzel, Leipsic 1854, p. 22.
 
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