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https://doi.org/10.11588/diglit.23496#0086
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Ecole de Padoue.
ment il vit les gravures des artistes de cette ville et put transporter
cet art en Lombardie, en l'exerçant d'abord lui-même.
On peut conclure qu'en 1458 il n'avait encore fait aucun essai
en ce genre, puisque nous voyons que dans le poème de Janus Pan-
nonius de la môme année, où il est fait mention du Mantègne comme
d'un grand artiste, il n'est pas parlé de lui comme graveur, ce
qu'on n'aurait pas autrement oublié de faire, vu la nouveauté de la chose.
Si donc le Mantègne n'a pas été l'inventeur de la gravure sur
cuivre, comme le prétend Lomazzo, il n'en fut pas moins le premier
qui introduisit cet art en Lombardie et l'exerça lui-même en 1468,
lorsqu'il était au service du marquis Louis Gonzague.1) Le Tri-
omphe de César qu'il avait commencé pour le palais de Saint-Sé-
bastien, avant son départ pour Rome, ne fut cependant repris qu'à son
retour en 1490 et terminé en 1492.2) Il paraîtrait donc qu'il avait
auparavant exécuté la gravure de ce sujet d'après l'esquisse qu'il en
avait faite et qui correspond de tout point avec les peintures qui se
trouvent actuellement à Hamptoncourt. Nous avons déjà fait observer
que l'on devait compter au nombre de ses premiers travaux, d'une
exécution un peu raide, la Flagellation (B. No. 1). La Mise au
tombeau (B. No. 3) est déjà d'une taille meilleure, quoique les dra-
peries aient encore de petits plis carrés et que l'expression des têtes
soit un peu exagérée. Mais sa Déposition de Croix est
sous tous les rapports d'une grande beauté, tandis que ses Baccha-
nales (B. Nos. 19 et 20) nous le montrent comme un artiste con-
sommé dans cette branche de l'art. Il nous est démontré que son
Combat de Tritons (B. No. 17), et la Bacchanale (No. 20),
dans lesquelles nous trouvons un excellent dessin avec beaucoup de
fantaisie, ont été exécutées avant 1494, par la circonstance que les
copies qu'en a faites à la plume Albert Durer sont revêtues de son mo-
nogramme accompagné de cette date. Ces copies se trouvent dans la
Collection Albertine à Vienne, et on y observe ce détail assez singu-
1) V. Moscliini, Vicende etc. p. 41, et Note 2, p. 167.
2) Le Marquis de Mantoue, François de Gonzague le rappella en 1489 (Lett.
pit. VIII. p. 21), mais il ne put quitter Rome, muni d'un bref du Pape, que le
6 Septembre 1490. (V. Moscliini, Vicende etc., p. 43.) Le 4 Février 1492 le
marquis lui donna 200 biolche de terres „pexchè lavorô in Sacello et
camara nostrae arcis, e perché modo Julii Triumphum nobis pin-
xit." V. Vasari, Ed. citée V. Note p. 171.
Ecole de Padoue.
ment il vit les gravures des artistes de cette ville et put transporter
cet art en Lombardie, en l'exerçant d'abord lui-même.
On peut conclure qu'en 1458 il n'avait encore fait aucun essai
en ce genre, puisque nous voyons que dans le poème de Janus Pan-
nonius de la môme année, où il est fait mention du Mantègne comme
d'un grand artiste, il n'est pas parlé de lui comme graveur, ce
qu'on n'aurait pas autrement oublié de faire, vu la nouveauté de la chose.
Si donc le Mantègne n'a pas été l'inventeur de la gravure sur
cuivre, comme le prétend Lomazzo, il n'en fut pas moins le premier
qui introduisit cet art en Lombardie et l'exerça lui-même en 1468,
lorsqu'il était au service du marquis Louis Gonzague.1) Le Tri-
omphe de César qu'il avait commencé pour le palais de Saint-Sé-
bastien, avant son départ pour Rome, ne fut cependant repris qu'à son
retour en 1490 et terminé en 1492.2) Il paraîtrait donc qu'il avait
auparavant exécuté la gravure de ce sujet d'après l'esquisse qu'il en
avait faite et qui correspond de tout point avec les peintures qui se
trouvent actuellement à Hamptoncourt. Nous avons déjà fait observer
que l'on devait compter au nombre de ses premiers travaux, d'une
exécution un peu raide, la Flagellation (B. No. 1). La Mise au
tombeau (B. No. 3) est déjà d'une taille meilleure, quoique les dra-
peries aient encore de petits plis carrés et que l'expression des têtes
soit un peu exagérée. Mais sa Déposition de Croix est
sous tous les rapports d'une grande beauté, tandis que ses Baccha-
nales (B. Nos. 19 et 20) nous le montrent comme un artiste con-
sommé dans cette branche de l'art. Il nous est démontré que son
Combat de Tritons (B. No. 17), et la Bacchanale (No. 20),
dans lesquelles nous trouvons un excellent dessin avec beaucoup de
fantaisie, ont été exécutées avant 1494, par la circonstance que les
copies qu'en a faites à la plume Albert Durer sont revêtues de son mo-
nogramme accompagné de cette date. Ces copies se trouvent dans la
Collection Albertine à Vienne, et on y observe ce détail assez singu-
1) V. Moscliini, Vicende etc. p. 41, et Note 2, p. 167.
2) Le Marquis de Mantoue, François de Gonzague le rappella en 1489 (Lett.
pit. VIII. p. 21), mais il ne put quitter Rome, muni d'un bref du Pape, que le
6 Septembre 1490. (V. Moscliini, Vicende etc., p. 43.) Le 4 Février 1492 le
marquis lui donna 200 biolche de terres „pexchè lavorô in Sacello et
camara nostrae arcis, e perché modo Julii Triumphum nobis pin-
xit." V. Vasari, Ed. citée V. Note p. 171.