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Ecole Française de gravure durant le XVI. Siècle.

diligence dans l'exécution, montrent quelque inexpérience dans la con-
duite du burin et sont en partie empruntées aux compositions des
grands maîtres. Parmi ces p;èces, on en remarque une qui n'a pas
été encore décrite, représentant le Jugement de Salomon, où le roi,
l'homme frappé d'étonnement et autres figures sont empruntés à la
composition de Raphaël „Elymas frappé de cécité." A ce sujet, il con-
vient de remarquer que Duvet, tout en se montrant dans la plupart
des circonstances un artiste original, ne se faisait aucun scrupule
d'emprunter des figures aux autres compositeurs, entre autres de
Mantègne et de Durer, d'après lesquels il a fait également des copies.
Ainsi dans ses Fiançailles de nos premiers parents, il a in-
troduit la ligure d'Adam du Péché originel de Durer et pour une
Vierge la Lucrèce de Raphaël gravée par Marc-Antoine.

Quelques-unes de ses gravures ont été exécutées d'après des des-
sins de Léonard de Vinci, soit par lui-même, soit par quelqu'un de ses
élèves. C'est le cas pour le sujet connu sous le nom de Poison et
Contre-poison, qui est gravé, en contre-partie, d'après la composi-
tion de Léonard, dont le dessin original se trouve au Musée britan-
nique. Avec cette différence qu'ici l'homme assis est vêtu, le dragon
mord un lion et se trouve mordu à son tour au cou par un ours.
La licorne se précipite sur celui-ci, tandis qu'un autre lion se trouve
sur le devant à droite et que, dans le fond, un sanglier sort d'une ca-
verne. En haut, le soleil darde ses rayons. Le dessin est d'un plus
petit format que la gravure, dans laquelle Duvet aurait fait quelques
changements ou se serait servi d'un autre dessin, ce qui est d'autant
plus probable que le dessin de l'homme nu est beaucoup plus beau
que ne l'aurait pu faire le graveur, à en juger du moins par ce que
nous connaissons de lui. Comme nous avons encore du maître trois
autres gravures, la Décollation de St. Jean et deux Cerfs, qui indubi-
tablement, et surtout dans le paysage, appartiennent à l'école de Léo-
nard, on pourrait en conclure que Duvet aurait obtenu ces dessins du
grand peintre lui-même qui, à cette époque, se trouvait en France ou
de quelqu'un de ses élèves et peut-être de Scolari qui, ainsi que le dit
del Rio, Chap. XJIL, était occupé au château de Caillou par le Car-
dinal d'Amboise.
 
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