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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0065
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HADRIANI AD OLYMPUM.

Si l'on passe Je Sangarius entre Geiweh et Wesir-khan, et que l'on remonte une des vallées
qui conduisent vers les sommets de l'Olympe de Brousse, on se trouve dans une région boisée,
que nous assignerons encore à la Bithynie, quoique la haute montagne qui la domine ait été
connue dans l'antiquité sous le nom d'Olympe mysien. C'est que toute cette région de l'Asie
Mineure, depuis le commencement des temps vraiment historiques, subit tant de remaniements
territoriaux; c'est que ces populations primitives, déjà très-voisines par l'origine et la langue, se
fondirent si complètement les unes dans les autres sous l'influence de la civilisation et de la
langue grecques, puis de la conquête romaine, que déjà, au premier siècle de notre ère, Strabon
se plaint de la peine qu'il éprouve à définir exactement les grandes divisions géographiques
consacrées par la tradition, et à distinguer les uns des autres Bithyniens, Thyniens, Mariandy-
niens, Phrygiens, Mysiens (1). Jusqu'à la fondation des royaumes formés du partage de l'empire
d'Alexandre, ces populations, qui paraissent se rattacher toutes à la grande famille thrace, et
par elle à la souche indo-européenne, vécurent par petits groupes isolés, par villages et tribus
dont la domination perse ne. gênait pas l'indépendance. Les satrapies perses, dont nous connais-
sons si peu l'étendue et l'histoire administrative, ne peuvent nous servir à établir des limites
que les anciens eux-mêmes se trouvaient embarrassés de fixer. Les frontières des royaumes de
Bithynie, de Pergame et de Pont varièrent sans cesse pendant les deux siècles que durèrent ces
monarchies toujours en lutte l'une contre l'autre. Il faut aller jusqu'à la période de la domination
romaine pour trouver établies de véritables divisions territoriales, qui ne subirent, pendant plus
de quatre siècles, que de très-légères variations. La Bithynie, dans les limites que nous lui donnons
ici, est la province de Bithynie telle qu'elle fut organisée par les Romains en 74 avant notre
ère, à la suite du testament de Nicomède III; c'est surtout quand il s'agit d'une ville née
seulement à l'époque romaine, comme Hadriani, au second siècle de notre ère, qu'il est naturel
et légitime de nous reporter seulement aux divisions romaines. Tout l'Olympe mysien était alors
compris dans la Bithynie, avec les deux villes dont le territoire en occupait les versants sep-

(1) Strabon, XII, 3, 3; 4, 4- Dans ce dernier passage, il pose bien la difficulté, et en donne une explication satis-
faisante : '< Il est malaisé, » dit-il, « de déterminer les frontières des Bithyniens, des Phrygiens, des Mysiens, des Do-
liones aux environs de Cyzique, des Mygdoniens et des Troyens, et pourtant on est d'accord pour reconnaître que ce
sont là des populations distinctes; ainsi, pour les Phrygiens et les Mysiens, il y a un dicton populaire :

Le territoire des Mysiens est séparé de celui des Phrygiens;

mais quelle est la limite? voilà ce qu'il est difficile de décider. La raison de cet embarras, c'est que ces tribus, étrangères
au pays qu'elles avaient envahi les armes à la main, n'occupaient pas d'une manière permanente les territoires dont elles
s'étaient emparées, mais qu'elles avaient conservé des habitudes nomades, qu'elles attaquaient sans cesse leurs voisins,
les repoussaient ou se faisaient repousser par eux. On peut d'ailleurs regarder toutes ces populations comme thraces,
parce qu'on les retrouve, avec de très-légères différences, sur le continent opposé, de l'autre côté des détroits.»
T. I. \G
 
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