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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0012

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LA PHÉNIG1E ET SES DÉPENDANCES.

éveiller le génie plastique de la Grèce. Après de longs tâtonnements,
ce génie commence alors à nourrir de hautes ambitions et il aspire à
faire œuvre d'artiste ; mais, au premier moment, il emprunte plus qu'il
ne crée ; presque tous les motifs qu'il emploie sont de provenance
étrangère.

Ces motifs, nous les reconnaissons à leur physionomie et à leur dis-
position ; ils sont nés bien loin de Gorinthe et d'Athènes, bien loin
même de Milet et d'Éphèse, dans la vallée du Nil et dans celle de
l'Euphrate ; mais de quelle manière, mais par quelle voie ont-ils franchi
de si vastes espaces pour arriver jusqu'aux côtes de l'ionie, du Pélopo-
nèse et de l'Attique, du Latium même et de l'Étrurie? Comment, à
travers les continents et les mers, sont-ils allés s'imposer à l'attention
de tous ces peuples encore à demi barbares ? Sont-ce les inventeurs de
ces formes qui les ont eux-mêmes portées jusqu'à de pareilles dis-
tances? Non certes ; ni les Egyptiens, ni les Chaldéens et les Assyriens
n'ont jamais eu l'occasion déjouer ce rôle et de faire celte propagande
dans le bassin de la Méditerranée. Pour ce qui est de l'Egypte, elle a
bien équipé des flottes et fait un certain trafic maritime : elle n'avait
pas, comme on l'a dit quelquefois, la crainte et l'horreur de l'eau salée ;
mais c'est sur la mer Rouge qu'elle a lancé ses vaisseaux ; c'est avec
les tribus de la côte des Somalis et avec celles de l'Arabie qu'elle a
entretenu des relations directes. Nous ne voyons pas que jamais navire
égyptien de guerre ou de commerce soit sorti des bouches du Nil et se
soit risqué à perdre de vue les plages basses du Delta pour cingler vers
les parages de la Crète. Quant aux Assyriens et aux Chaldéens, ils ont,
par moments, réuni à leur empire les côtes de la Syrie ; mais c'est
seulement en conquérants qu'ils ont paru sur ces rivages ; ils n'ont
fait que s'y montrer; jamais, comme nous dirions aujourd'hui, leur
pavillon n'a flotté dans les eaux de la Méditerranée.

Il faut, s'il en est ainsi, que des intermédiaires soient venus s'inter-
poser entre les peuples qui ont inventé les formes et ceux qui les ont
empruntées et adoptées ; il faut que, par leur situation géographique,
par leur degré de culture et par leurs aptitudes, ces intermédiaires se
soient montrés propres à devenir les instruments de cette transmission.
Parmi les nations du monde ancien qui ont laissé un nom dans l'his-
toire, quelles sont surtout celles à qui revient l'honneur d'avoir joué ce
rôle et rendu ce service? Sans doute, nous ne devons pas oublier les
tribus établies dans la Haute-Syrie et dans l'Asie Mineure, les Khétas,
les Leuco-Syriens ou Cappaclociens, les Phrygiens et les Lydiens, toutes
 
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