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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0014

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4 LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

de l'autre. Lorsqu'on commença à se risquer sur mer, le voyage n'était
pas moins court et facile, alors môme que, dans les commencements
de la navigation, les matelots novices n'osaient pas encore perdre la
terre de vue et tiraient chaque soir leur barque sur la grève ; on
arrivait très vite à la bouche orientale du grand fleuve africain, d'où
l'on pouvait, sans plus courir aucun risque, remonter par eau jusqu'au
cœur du pays. Pour gagner la Mésopotamie, il y avait un peu plus de
chemin à faire ; mais l'Euphrate, dans sa partie moyenne, décrivait
vers l'ouest un grand coude qui l'amenait sur la frontière même de la
Haute-Syrie ; de la côte, on pouvait tourner par le sud ou par le nord
la chaîne du Liban et suivre des chemins de montagne qui ne présen-
taient pas de difficultés insurmontables ; ensuite on n'avait plus qu'à
cheminer dans des plaines où l'eau ne manquait pas, et l'on attei-
gnait sans trop d'effort la vallée du grand fleuve ; dès lors il suffisait de
s'abandonner au courant pour être porté par lui jusqu'au cœur même
de la Chalclée, jusqu'aux quais de cette Babylone que de nombreux
canaux mettaient en relation avec toutes les autres cités industrielles
et commerçantes cle cette riche et populeuse contrée.

Un grand rôle et un bel avenir étaient donc assurés aux tribus qui
peupleraient la région à laquelle nous donnons encore aujourd'hui son
vieux nom de Syrie ; c'est ainsi qu'on appelle le pays que limitent, à
l'ouest, la mer; au sud, l'isthme qui sépare l'Asie de l'Afrique; à l'est,
le désert d'Arabie, puis l'Euphrate, et, au nord, les pentes méridio-
nales de l'Amanus et du Taurus. La mer, les montagnes et de vastes
étendues de sable couvraient cle trois côtés ce territoire ; les groupes
sédentaires qui l'occuperaient ne pourraient donc être menacés et
attaqués que par un petit nombre de routes, par le sud, où ne se
rencontrait aucun obstacle naturel, par les chemins assez largement
ouverts du nord-est, et, au nord-ouest, par l'étroit défilé des Portes
Giliciennes. Dans l'intérieur même du pays, inégal et montueux sur
beaucoup de points, plus d'une position forte permettrait d'ériger de
puissantes citadelles et de retarder la marche des envahisseurs. Que
si d'ailleurs on se sentait serré de trop près, n'aurait-on pas toujours la
ressource de monter sur ses navires pour se réfugier avec eux soit
dans les petites îles toutes voisines du rivage, soit, en cas de nécessité,
plus loin encore, dans les grandes îles du couchant, dont la plus proche,
Gypre, s'aperçoit, par les temps clairs, des hauteurs de la côte sy-
rienne? Cette longue ligne de plage, avec les eaux si poissonneuses qui
la baignent, ne pouvait manquer de donner à ceux qui l'habiteraient
 
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