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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0018

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s

LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

précautions et de l'habitude un piéton s'en tirerait encore ; mais il
ne pouvait être question d'engager parmi ces éboulis et sur ces cor-
niches larges comme la main des cavaliers ou même un convoi de
chevaux de bât. Ces animaux de charge, leurs fardeaux et leurs
conducteurs auraient été exposés à de trop fréquents et trop graves
accidents.

Si la voie de terre était ainsi fermée par des barrières qui durent
tout d'abord paraître presque infranchissables, en revanche la mer
était ouverte. C'était sur la mer que prenaient jour les petites plaines
du littoral. Celles-ci présentent partout la même disposition : par pla-
ces, la montagne s'écarte et, sur une longueur de quelques lieues, se
maintient à une certaine distance du rivage; ses pentes inférieures
offrent des terrasses bien exposées, où prospéreront la vigne et l'oli-
vier. Plus bas, en terrain plat, les maisons se grouperont sur les collines
ou bien se répandront au milieu des champs et des vergers. C'étaient
là comme autant de sites que la nature avait préparés pour les villes
de l'avenir; mais encore, afin que ces villes pussent naître et grandir,
fallait-il que, de l'un à l'autre de ces cantons, hommes et denrées
circulassent librement. Rien de plus aisé : pour s'assurer les dégage-
ments et les débouchés nécessaires, il suffirait de se risquer sur l'eau.
Une fois que l'on aurait lié connaissance avec cet élément et fait
l'apprentissage de la navigation, plus d'embarras, sauf pendant les
quelques semaines où régnerait la tempête. Le reste de l'année, à la
voile ou à la rame, suivant que la brise serait favorable ou contraire, on
longerait la côte en la serrant de très près ; à la tombée de la nuit ou,
pendant le jour même, à la moindre menace du ciel, on se hâterait de
gagner le plus prochain mouillage. Celui-ci ne serait jamais bien éloi-
gné : les saillies de la montagne qui sur terre étaient des obstacles,
devenaient ici pour le marin des défenses et des secours. De l'un ou
de l'autre côté du cap, il savait trouver un abri ; c'était une rade où il
reprendrait haleine, où il attendrait une embellie; c'était, si le gros
temps persistait, l'asile plus sûr encore d'une crique creusée par la
vague au pied du promontoire. Là le canot irait s'échouer doucement
sur la grève; puis, à force de bras, les matelots le tireraient sur le
sable, jusqu'à ce qu'ils n'eussent plus à craindre de le voir atteint et
emporté par la mer. Le lendemain, quand le vent se serait apaisé, bien
vite on remettrait la barque à flot et l'on repartirait.

Mainte alerte pouvait rompre le cours du voyage et retarder l'ar-
rivée ; mais le temps n'avait pas encore grande valeur : on ne regar-
 
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