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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0025

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LES PHÉNICIENS, LEUR ORIGINE. 15

Palestine, vous n'y trouverez rien de pareil. D'autre part, si vous
refusez d'admettre que les Phéniciens soient les frères des Juifs, com-
ment se fait-il qu'ils parlent et qu'ils écrivent non pas un de ces
idiomes dont les types les mieux définis se rencontrent en Afrique,
mais une langue qui n'est, à quelques nuances près, que l'hébreu
pur1?

Cette question d'origine, nous ne pouvions nous dispenser de la
poser, et il convenait d'indiquer celle des solutions du problème qui
paraît appuyée sur les meilleures raisons 2. D'ailleurs, que l'on voie en
eux des Kouschites ou des Sémites, les Phéniciens n'en demeurent pas
moins le seul des peuples cananéens qui puisse prétendre occuper,
dans une histoire de l'art, une place importante et bien en vue.
Presque toutes les tribus de l'intérieur en sont restées à la vie de
l'agriculteur ou du pâtre nomade ; les seules qui soient arrivées à
fonder un état puissant, ce sont celles des Khétas ou Hittites, dans la
Syrie septentrionale. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce peuple
qui, grâce à de récentes découvertes, commence à ne plus être tout

1. L'opinion que nous venons d'exposer est celle môme à laquelle a Uni par s'arrêter
l'érudit qui connaît le mieux la question. M. E. Renan a commencé par étudier la Phénicie
sur place, dans les débris de ses monuments; puis, dans son cours du Collège de France,
il a expliqué tous les textes qu'elle nous a laissés et il en a préparé la traduction pour le
Corpus inscriptionum semiticarum. C'est le guide que nous suivons de préférence dans cette
exposition; presque à chaque page on trouvera cité son grand ouvrage, qui a pour titre
Mission de Phénicie ( i vol. in-4 et un atlas in-folio de 70 planches, Paris, Michel Lévy, 18G3-
1874). Nous avons dû beaucoup aussi aux renseignements que notre cher et savant confrère
n'a cessé de nous fournir avec sa libéralité ordinaire toutes les fois qu'au cours de notre
travail nous avons eu besoin de le consulter. On nous permettra de saisir aussi cette
occasion pour dire tout ce que nous avons dû à l'obligeance et aux lumières de M. Ph.
Berger. Associé, depuis plusieurs années, aux recherches qu'a entreprises M. Renan
pour réunir les matériaux du.recueil qu'a entrepris l'Académie des inscriptions, M. Berger
nous a aussi fourni bien des renseignements utiles; nous avons fait, aux divers mémoi-
res qu'il a publiés sur la Phénicie et sur Cartbage, des emprunts qui sont plus nombreux
encore que ne l'indiquent les renvois placés au bas de nos pages. .

2. Par bien des côtés, cette question reste encore très obscure. On a cherché à expli-
quer la place faite aux Cananéens, dans les généalogies ethniques de la Genèse, par
l'antipathie que leur inspirait un peuple rival, auquel ils disputaient la Palestine. Cette
classification n'aurait d'autre but que de faire des Cananéens les descendants de Cham,
c'est-à-dire ceux d'un ancêtre coupable et maudit; « mais, à ce compte, objecte
M. Ph. Berger, les Hébreux auraient dû en faire autant pour les Moabites, pour les
Ammonites et surtout pour les Iduméens et les Amalécites, leurs ennemis traditionnels. »
(La Phénicie, p. 2.) Ils ont cependant consenti à se reconnaître les cousins de ces tribus
détestées. Nous ne méconnaissons pas la force de l'objection, tout en ayant peine à
admettre qu'elle puisse prévaloir contre le fait de l'identité de la langue. Dans ses Origines
de l'histoire, M. F. Lenormant n'a pas encore discuté la question ; il a abordé l'examen du
tableau ethnographique du chapitre X de la Genèse, mais il n'a encore étudié, dans son
deuxième volume, que la famille de Japhet.
 
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