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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0026

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16

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

à fait inconnu; nous essayerons de montrer qu'il a, lui aussi, eu sa
part d'invention féconde et qu'il a exercé sur ses voisins de l'Occident
une influence dont il faut tenir compte. Cependant, alors même que
la science viendrait à trouver la clef de ces inscriptions encore mys-
térieuses et muettes que l'on croit pouvoir attribuer aux Hittites,
ceux-ci ne feront jamais, dans ce tableau des progrès de la civilisation,
la même figure que les Phéniciens.

La Phénicie n'occupe sur la carte qu'un bien étroit espace, environ
soixante lieues de long sur quelques kilomètres ou, par endroits, sur
quelques lieues de large; mais ses navires ont porté, jusqu'aux der-
nières limites du monde connu des anciens, les produits des ateliers
égyptiens et chaldéens, ainsi que ceux de sa propre industrie. Elle a
ainsi fourni des modèles et transmis des procédés; ses exemples et
ses pratiques ont agi sur l'intelligence de tous les peuples qui ont reçu
la visite de ses marchands. Les érudits ne seront pas toujours d'ac-
cord, ils arriveront parfois à des conclusions assez différentes, lorsqu'on
leur demandera d'évaluer l'intensité de cette action et d'en mesurer les
effets; mais aucun d'eux ne contestera l'importance de la fonction que
les Phéniciens ont remplie comme fabricants et comme agents de
transmission. Rien de ce qui concerne ce peuple ne saurait donc nous
être indifférent; pour comprendre le caractère particulier de son rôle
et de son œuvre civilisatrice, nous voulons savoir comment naquirent,
grandirent et vécurent les cités phéniciennes, quelles institutions elles
s'étaient données et quelles croyances on y professait.

C'est à l'époque de la XYIIP dynastie, vers 1600 ou 1700 ans
avant notre ère, que les documents égyptiens font pour la première fois
mention des cités phéniciennes l. Ce n'est pas trop de compter deux
ou trois siècles pour le temps que ces tribus, après leur arrivée en
Syrie, avaient dû nécessairement employer à parcourir le pays, à s'y

1. On a le rapport d'un officier égyptien qui visita, sous la XIIe dynastie thébaine, le
bassin de la mer Morte ; il ne renferme aucun nom de tribu cananéenne (Fr. Lenormant,
Manuel d'histoire ancienne, t. III, p. 9). Au contraire, dans le récit fictif du voyage que
fit un fonctionnaire égyptien en Syrie, vers la fin du règne de Ramsès 11, récit que ren-
ferme un précieux papyrus du Musée Britannique, le héros qui a poussé jusqu'à Helbon,
VAlep de nos jours, revient par la côte phénicienne; il mentionne Gébal, Béryte, Sidon,
Sarepta, Avatha, dont les ruines portent aujourd'hui le nom d'Adloun, et il arrive
ensuite à « Tyr la maritime », qu'il décrit comme une bourgade située sur un rocher au
milieu des flots. « On y apporte l'eau dans des barques, dit-il, et elle est riche en
poissons. » (Fr. Lenormant, ibidem, p. 31.) M. Lieblein croit trouver la trace des Phéniciens
en Egypte dès la VIe dynastie (Proceedings of the Society of biblical archœology, 1882,
p. 108); mais les présomptions qu'il invoque en faveur de son hypothèse ne paraissent
pas encore de nature à lui donner un haut degré de probabilité.
 
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