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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0028

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18

LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

Les traditions nationales, conservées sous forme cle cosmogonies
par Sanchoniathon, représentaient Béryte et Gebal comme les deux
plus anciens établissements de la côte l. Gebal se vantait d'être lapins
vieille ville du monde ; elle avait été, racontait-on, bâtie par le dieu El,
au commencement des âges; au début, les Giblites semblent bien avoir
exercé sur le reste des Phéniciens une autorité réelle2; mais bientôt,
par suite de circonstances qui nous échappent, ce fut une ville située
plus au sud, Sidon, qui s'éleva au premier rang ; la Genèse appelle
déjà Sidon « le premier-né de Canaan3 ». Ce n'était à l'origine qu'un
village de pêcheurs, d'où son nom, Tsidôn, pêcherie. « 11 occupai!, à
l'origine, le penchant septentrional d'un petit promontoire qui se
projette obliquement vers le sud-ouest. Le port, si célèbre dans l'an-
tiquité, est formé par une chaîne basse de rochers qui part de l'extré-
mité nord de la péninsule et court parallèlement au rivage sur une
longueur de quelques centaines de mètres. La plaine environnante est
bien arrosée et couverte cle jardins dont la beauté avait fait donner à
la ville le nom de Sidon la fleurie 4. »

Sidon eut bientôt deux rivales, Arad au nord, Tyr au sud. Arad
s'élevait sur un ilot, à quelque distance du continent. « C'est, dit
Strabon, un rocher de tous côtés battu par la mer, et d'environ
sept stades de tour. Il est tout couvert d'habitations et si peuplé encore
à présent, que les habitations y ont un grand nombre d'étages. Les
habitants boivent de l'eau de pluie conservée dans des citernes ou de
l'eau qu'on fait venir de la côte opposée 5. » Il y avait dans le détroit
même, entre l'île et la côte, une source d'eau douce qui jaillissait au
fond cle la mer; en temps de guerre, si les citernes avaient fini par se
vider, on allait, avec le secours d'habiles plongeurs, s'approvisionner
à cette source6. Les gens d'Arad s'étaient rendus maîtres, en terre

1. Sur Sanchoniathon et sur son traducteur Philon de Byblos, ainsi que sur le parti à
tirer des fragments qui nous sont parvenus sous leur nom, voir le travail de M. Renan
intitulé : Mémoire sur l'origine et le caractère véritable de l'histoire ■phénicienne qui porte le
nom de Sanchoniathon {Mémoires de VAcadémie des Inscriptions, nouvelle série, 1868, t. XXIII,
2° partie). Sanchoniathon {Sanction Jathon, « le dieu Sanchôn a donné ») aurait écrit en
phénicien, sous les Séleucides, au troisième ou au deuxième siècle avant notre ère; ce
serait ainsi, à peu de chose près, un contemporain de Manéthon et de Bérose. Vers le
temps d'Hadrien, le polygraphe Philon aurait traduit très librement, en langue grecque,
l'ouvrage de Sanchoniathon.

2. Movers, Die Phônizier, t. II, partie I, p. 14.

3. Genèse, X, 15.

4. Maspero, Histoire ancienne, p. 190.
o. Strabon, XVI, n, 13.

fi. On trouvera dans Strabon la description du procédé que l'on employait à cet ettet.
 
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