Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0030

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
20 LA PHÉNIGIE ET SES DEPENDANCES.

ferme, de toute la partie de la côte qui leur faisait face; c'était d'eux
que dépendaient Gabala, Pallos, Rarné, Marath et Simyra; il semble
même que, pendant un certain temps, leur domination se soit étendue
jusqu'à Hamath, de l'autre côté de la montagne, dans la vallée de
l'Oronte.

Si les Arvadites possédaient ainsi, dans le nord, une suprématie
incontestée, c'étaient les Tyriens qui dominaient de la même manière
dans toute la partie méridionale de la Phénicie, entre l'embouchure
du Léontès et le pays des Philistins. Les autres villes de cette région
ne furent guère, pendant bien des siècles, que des dépendances et des
comptoirs de Tyr. Tsqr veut dire rocher; l'appellation moderne, Sour,
est ainsi plus près du thème primitif que la forme grecque, Tyr, qu'ont
accréditée et mise seule en usage les écrivains classiques. Comme ceux
d'Arad, les fondateurs de Tyr s'étaient assuré les avantages d'une
situation insulaire; quand ils s'établirent sur ce rocher, celui-ci était
séparé du continent par un détroit qui pouvait avoir 1 000 mètres
environ de largeur; avec quelques coups de rame, on était à terre;
mais, tout étroit qu'il fût, ce bras de mer suffisait à la défense ; il met-
tait. Tyr à l'abri des entreprises de tout ennemi qui n'était pas maître
de la mer. Toute proportion gardée, Tyr se trouvait ainsi dans une
situation analogue à celle qui fait aujourd'hui la force de l'Angleterre.
Elle défia les conquérants orientaux, les rois de Ninive et de Babylone ;
pour la prendre, il fallut qu'Alexandre réunît l'île au continent par un
isthme artificiel que l'on a comparé très justement au sillon de Saint-
Malo Comme cette dernière ville^ Tyr, à partir de ce moment, ne fut
plus qu'une presqu'île. La création de ce môle n'eut pas pour seul
effet de mettre fin à cet isolement qui était la meilleure des protections :
cette barrière arrêta au passage le-sable que les courants promenaient
le long de la côte ; les ports de Tyr perdirent leur profondeur ; ils
s'emplirent et se rétrécirent rapidement. Aujourd'hui le seul dont il
reste quelques vestiges, celui que l'on appelait autrefois le port s/do-
nien, peut à peine contenir quelques barques. Quant au port du sud,
ou port égyptien, il a été si bien comblé par les atterrissements, que
l'on en cherche aujourd'hui l'emplacement et que les explorateurs qui
ont étudié, sur les lieux mêmes, la topographie de l'ancienne Tyr ne
sont pas d'accord à ce sujet2. Un petit croquis, que nous empruntons

1. Renan, Mission de Phénicie, p. 528.

2. Sur la question difficile de celte topographie, voir surtout E. Renan, Mission de
Phénicie, 1. IV, ch. i. M. Renan exposa et discute là les opinions de ses prédécesseurs, de
 
Annotationen