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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0032

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2:2 LA PHÉNIGIE ET SES DEPENDANCES.

voisine, qui était admirablement cultivée1. En temps de paix, l'agglo-
mération tyrienne se trouvait ainsi doublée et presque triplée peut-
êlre, grâce à ce grand faubourg continental et à cette riche banlieue.
D'ailleurs, ne l'oublions point, les villes maritimes et commerciales
renfermées dans des îles ont souvent une importance qui ne paraît
pas en rapport avec leur étendue. M. Renan en cite un exemple qui
ne pouvait manquer de se présenter à l'esprit d'un Breton. Sainl-Malo,
dont la situation a beaucoup d'analogie avec celle de la ville phéni-
cienne, a pu, sur un rocher qui ne représente pas même, en surface,
le tiers de l'île tyrienne, loger autrefois une population de plus de
12 000 habitants et être un centre de vie maritime presque de pre-
mier ordre 2.

En songeant aux avantages que présentait la situation de Tyr,
tout à la fois voisine et séparée du continent, on serait tenté de croire
que ce point dut être un des premiers où s'établirent ces Phéniciens
qui déjà, dans le golfe Persique, avaient apprécié la sécurité que
garantit le séjour des îles. Tyr est peut-être aussi ancienne que
Sidon; mais Sidon grandit et prospéra la première. Ni le dixième
chapitre de la Genèse ni Homère ne parlent encore de Tyr".

D'Arad à Joppé, nous avons rapidement parcouru la côte phéni-
cienne et nous avons appelé l'attention sur les principales de ses cités,
sur celles dont la trace est restée le mieux marquée dans l'histoire ; on
doit commencer à comprendre ce qu'a été la Phénicie. La Phénicie
ne fut pas une nation compacte, occupant d'une manière continue un
vaste territoire; il ne faut pas se la figurer comme quelque chose
d'analogue à l'Egypte, à la Ghaldée et à l'Assyrie. A vrai dire, ce ne
fut qu'une série de ports à chacun desquels tenait une banlieue assez
étroite. Ces villes, situées à une ou deux journées de marche l'une de
l'autre, furent le centre d'une vie toute municipale, comme les villes
grecques. Quand leur indépendance fut menacée par les redoutables
monarchies égyptienne, assyrienne, babylonienne et perse ou, plus
lard, par les rois grecs, les cités, dont chacune avait sa constitution
particulière et sa dynastie locale, ne surent jamais se réunir, même
sous la pression du danger extérieur, en une confédération qui eût
quelque consistance et quelque durée. Pas d'autre lien entre les villes
que leur parenté originelle, que l'usage d'une même langue et d'une

\. Mission de Phénicie, I. IV, ch. u.

2. Mission de Phénicie, p. 553.

3. C'est ce dont Strabon s'est aperçu pour Homère. XVI, u. 22..
 
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