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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0033

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LES PHÉNICIENS, LEURS ÉTABLISSEMENTS. 28

même écriture, les relations d'affaires, la communauté des intérêts et
la ressemblance des habitudes, des croyances et des rites.

Jusqu'au temps où la conquête macédonienne et surtout la diffusion
de la culture grecque vinrent effacer toutes les différences, il y eut,
semble-t-il, trois mondes phéniciens assez distincts. Au nord, c'était
celui d'Arad, dont ne nous parlent presque pas les historiens grecs et
romains. 11 est très ancien, car les Arvaclites figurent parmi les fils de
Canaan, dans le tableau ethnographique de la Genèse1 ; mais nous ne
savons presque rien de sa fortune et de sa vie. On s'explique celle sorte
d'oubli. Ce groupe de villes était couvert et comme caché par le Liban,
qui le séparait de la vallée de l'Oronte et de la Basse-Syrie ; il se
trouvait ainsi un peu à l'écart; il n'était pas, comme le reste de la
Phénicie, sur le passage de ces conquérants et de ces armées égyp-
tiennes et assyriennes qui se sont disputé à tant de reprises la posses-
sion de cette contrée. De plus, il semble que les Arvadites, laissant
à d'autres les risques et les bénéfices des aventures très lointaines, se
soient contentés de naviguer et de trafiquer dans les parages voisins,
de Cypre à Rhodes et tout le long des côtes méridionales de l'Asie
Mineure. Grâce à ce commerce, tout ce district était devenu très pros-
père. La côte qui dessinait, au sud de l'île, le contour d'un golfe très
ouvert, devait offrir un aspect analogue à celui que présente aujourd'hui
la rivière de Gênes; ce n'étaient que riches villages et petites villes,
parmi lesquelles Marath tenait le premier rang2. Les opulents arma-
teurs d'Arad avaient sur la terre ferme leurs maisons de campagne,
leurs exploitations rurales et leurs tombeaux (fig. 6). L'île n'a, au
dire de Slrabon, que sept stades, environ 1 285 mètres de tour; elle
était déjà bien petite pour la foule des vivants qui se pressait derrière
l'abri de ses hautes et puissantes murailles (fig. 7); il n'y restait pas
de place pour les morts.

Gebal ou Byblos était le centre d'un autre monde phénicien qui
garda jusqu'aux derniers jours du paganisme un caractère original et
bien tranché. Le sentiment religieux paraît y avoir eu plus d'intensité
et y avoir joué dans la vie un plus grand rôle que partout ailleurs en
Phénicie. « Byblos, dit M. Renan, m'apparaîtde plus en plus, dans son
ensemble, comme une sorte de Jérusalem du Liban3. » Par leur tour
d'esprit et par la langue qu'ils parlaient, les Giblites semblent avoir été.

1. Genèse, X, 15-18.

2. Renan, Mission de Phénicie, p. 21.
8. Mission de Phénicie, p. 215.
 
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