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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0040

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30 LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

mythe de Cadmus ou 1' « Oriental » (de Kédem, Orient), qui passait
pour avoir apporté l'alphabet aux Grecs et pour avoir fondé la ville de
Thèbes1. Dans le Péloponèse, on trouve leurs traces en Argolide ; mais
ils s'étaient surtout installés dans File de Cythère, qui touchait à ]a
Laconie; ils y avaient des entrepôts, d'où leurs marchandises pouvaient
affluer rapidement sur tous les marchés de la péninsule voisine.

Enhardis par le succès, les Sicloniens se hasardèrent bientôt à
braver les terreurs de la pleine mer, afin de pénétrer dans le second
bassin de la Méditerranée, dans celui que limitent d'une part la Grèce
avec les îles qui la continuent, et d'autre part l'Italie et la Sicile. En
Afrique, ils bâtirent Utique et Kambé, sur l'emplacement où devait
plus tard s'élever Carthage. Au risque d'être secoués et brisés par
les grosses houles de l'Adriatique, ils touchèrent dès lors à certains
points de l'Italie méridionale et de la Sicile. Déjà sans doute ils
s'étaient emparés de Malte et de Gaulos (Gozzo); ils trouvaient là
d'excellents ports de refuge, où leurs navires venaient se poser et se
ravitailler2.

Vers l'an 1000 ou 900, la suprématie passa de Sidon à Tyr3; prise
et pillée parles Philistins, Sidon avait reçu un coup dont elle ne se releva
que très lentement; mais cette ville avait déjà tant fait pour les intérêts
et pour la gloire de la nation phénicienne, que bien longtemps encore,
en Syrie et en Occident, le nom de Sidonien resta comme l'appellation
commune de toute la race. Dans leurs documents officiels, les princes
qui régnent à Tyr prennent le titre de rois des Sidoniens4. Les premiers
rois tyriens que l'histoire nous fasse connaître sont Abibaal, le contem-
porain de David, et son fîlsHiram, l'ami de Salomon. Les livres hébraï-
ques et les écrivains grecs et romains nous ont conservé les noms de
plusieurs autres princes dont il n'est pas toujours facile d'établir la suite
et la date probable; ce qui est certain, c'est que Tyr continua, avec
plus de hardiesse encore et dans de plus grandes proportions, l'œuvre
commencée par Sidon. Dans la partie la plus fertile de la côte septen-
trionale de l'Afrique, les établissements tyriens se multiplièrent et
devinrent de riches et populeuses cités; ce furent Hippo, Hadrumète,

1. Sur les établissements des Phéniciens en Béotie, voir surtout le mémoire de M. Fit.
Lenormant, qui a pour titre : la Légende de Cadmus et les établissements phéniciens en Grèce,
in-8°, 1867, Lévy.

2. Diodore indique que Malte et Gaulos ont été colonisées par les Phéniciens; mais il
n'indique pas le temps où remonterait cette colonisation (V, xu, 3-4).

3. Justin, XVIII, 3.

4. Pu. Berger, la Phénicie, p. 7.
 
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