Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0043

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES PHÉNICIENS, LEURS ÉTABLISSEMENTS. 33

la proximité de la côte facilitait les transactions. Les marchands phéni-
ciens nouèrent donc bientôt d'étroits rapports avec les peuples de la
Bétique, lesTurtes, Turditans ou Turdules des historiens grecs et latins.
On s'est demandé s'il ne convenait pas de rattacher à l'une des variantes
de ce terme ethnique le mot Tharsis, que les écrivains juifs ont certai-
nement emprunté h la langue et à l'usage phénicien1. Nous avons
pourtant quelques raisons de croire que ce nom s'était d'abord appliqué,
dans la bouche des matelots syriens, à l'Italie méridionale; avec le
temps Tharsis se serait déplacé ; il aurait reculé vers l'Ouest h mesure
que l'horizon se creusait devant les Phéniciens et que leur vue portait
plus loin ; mais il aurait toujours gardé un sens assez vague. Au moment
où la puissance tyrienne atteignit son apogée, il représentait l'ensemble
des terres qui bornaient à l'ouest la Méditerranée, de môme que pour
les modernes l'appellation à!Indes occidentales a, pendant trois siècles,
désigné, d'une manière générale, tout le continent américain, avec les
îles qui en dépendent2.

Quelles que soient l'origine et l'étymologie de ce mot, il est certain
que Tharsis occupait dans les préoccupations des Phéniciens une place
considérable ; aussi « donnaient-ils à leurs bâtiments au long cours le
nom de navires de Tharsis, de même que les Anglais appellent lndianer
leurs transatlantiques, alors même qu'ils ne font pas le service des
Indes orientales » 3. Ces navires étaient plus solidement construits et
d'un plus fort tonnage que ceux qui servaient au cabotage de la côte
syrienne et des îles cle la mer Egée ; ils tenaient mieux la mer et pou-
vaient recevoir, dans leur cale plus ample, une plus grosse cargaison.
Par malheur ce n'est pas eux que nous pouvons chercher et reconnaître
dans ces bas-reliefs des Sargonides où nous voyons représentées des
galères phéniciennes4. Les unes, aux flancs arrondis, paraissent être

1. Genèse, X, 4. I Chroniques, l, 7. Psaumes, LXXII, 10. Ésaïe, XXIII, fi, 10, 14; LXXI,
19. Ézéchiel, XXVII, 12.

2. Fr. Lexormant, Tarschisch, étude d'ethnographie et de géographie biblique (Revue des
questions historiques, 1882, Ier juillet).

3. Ph. Berger, la Phénicie, p. 39. L'expression navires de Tharsis est employée ainsi
dans plusieurs passages de la Bible (I Rois, X, 23; II Chroniques, IX, 31), où il ne peut être
question de navires allant réellement à Tharsis, puisqu'il est question de ces voyages
d'Ophir qui se font par la mer Rouge. On peut en conclure que ce terme a le môme sens
générique dans ce verset d"ÉzÉcniEL (XXVII, 2o) :

Les navires de Tarsis naviguaient pour ton commerce;
Tu étais au comble de la richesse et de la gloire,
Au cœur des mers.

4. Ce qui nous fait reconnaître dans ces bâtiments des galères phéniciennes, c'est un
texte de l'inscription dite les Annales de Sennachérib où il est raconté que, pour atteindre

tome in. 5
 
Annotationen