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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0048

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

dit beaucoup à l'évanouissement de cette suprématie égyptienne qui
avait été pour elle une protection plutôt qu'une gêne ; elle resta sans
défense contre l'ascendant chaque jour grandissant de l'Assyrie. Dès le
neuvième siècle elle payait un tribut aux rois de Ninive. Pourquoi la
Phénicie ne s'accommoda-t-elle pas de la domination assyrienne comme
elle l'avait fait de celle des Pharaons, comme elle devait le faire plus
tard de celle des Achéménides? Ce fut sans doute que les conquérants
assyriens, avec leur fanatisme religieux, leur dureté tyrannique et leur
avidité, montrèrent des exigences qui froissèrent l'orgueil et contra-
rièrent les intérêts des Tyriens ; les tributs réclamés furent trop lourds;
les temples des dieux qui avaient présidé aux navigations tyriennes
furent menacés ou profanés par les farouches adorateurs d'Assour. Quoi
qu'il en soit, si les autres villes phéniciennes se soumirent la plupart du
temps sans résistance dès que parurent dans la vallée de l'Oronte les
redoutables légions assyriennes, Tyr, quoique réduite à ses seules
forces, prit à plusieurs reprises le parti de la résistance ; elle défia,
pendant plusieurs années de suite, tous les efforts de Salmanasar V et
de Sargon. Sennachérib la força à recevoir un roi de ses mains, et sous
les derniers princes de cette dynastie elle parut accepter le rôle de
sujette. Quand, après la chute de Ninive, l'empire chaldéen eut succédé
à l'empire assyrien, la Phénicie s'empressa de chercher, pour résister
aux nouveaux maîtres de l'Orient, l'alliance et l'appui de la Judée, et
surtout de l'Egypte; c'était le moment où celle-ci semblait se relever
sous les princes Saïtes et aspirait à reprendre la haute main sur la Syrie.
Par malheur, Apriès fut battu, Jérusalem fut prise, et Tyr bloquée
dans son île pendant treize ans par les troupes de Nabuchodonosor.
Cette fois encore, maîtresse de la mer, elle finit par contraindre l'en-
nemi à lever le siège et à traiter avec elle (574)1 ; mais, en se prolon-
geant, une pareille situation n'avait pu manquer de nuire beaucoup à
son commerce; les marchandises de caravane n'arrivaient plus dans ses
magasins, ses fabriques chômaient, les matelots lui faisaient défaut et
la lutte absorbait toutes ses forces vives. Sidon, plus facilement résignée

\. La plupart des auteurs ecclésiastiques ont soutenu, pour que les prophéties fussent
accomplies, que Nabuchodonosor avait pris et saccagé Tyr; mais les annales phéniciennes
nient de la manière la plus formelle que Tyr ait été prise par les Chaldéens. Maspero,
Histoire ancienne, p. 503, n° 2. M. Berger penche du même côté. « L'issue qu'eut le siège
est douteuse. Les passages des prophètes qui s'y rapportent sont interprétés de diffé-
rentes manières. Il semble pourtant ressortir de certaines autres indications historiques
que, cette fois encore, Tyr ne fut pas prise et que Nabuchodonosor dut se contenter
d'un accommodement. » [La Phénicie, p. 10.)
 
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