Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0056

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
46 LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

mystères. Le gros de la nation était établi en Toscane; mais il y avait
aussi des cités étrusques clans la Campanic. Ces deux groupes d'un
même peuple, séparés par le Latium, où Rome grandissait, avaient
besoin, pour pouvoir communiquer librement, de rester maîtres de la
mer; or c'était pour eux une constante menace et presque une injure
que cette place forte des Phocéens, située sur la côte de Corse qui
fait face à la Toscane. Étrusques et Carthaginois avaient mêmes
appréhensions et mêmes ennemis; l'accord fut bientôt conclu. La
flotte étrusque sortit de Populonia, le principal port de la Toscane;
elle se réunit à la flotte phénicienne, et en 536 les escadres com-
binées cinglèrent vers Aleria. Ce qui manquait aux Ioniens pour
soutenir le rôle qu'ils avaient rêvé de jouer, c'était le nombre; ils
acceptèrent et gagnèrent la bataille; mais, épuisés par leur victoire
même, incapables de réparer assez rapidement leurs pertes, ils
furent contraints d'évacuer Aleria. De ces fugitifs, les uns allèrent
fonder Yelia, dans l'Italie méridionale; les autres se retirèrent h
Massalia i.

La Corse n'avait pas les plaines fertiles ni surtout les richesses
minérales de la Sardaigne. Les Carthaginois se contentèrent d'y garder
quelques stations navales, et ils abandonnèrent l'île aux Étrusques2.
Mais, en revanche, ils rasèrent presque toutes les villes que les Ioniens
avaient commencé de bâtir sur la côte d'Espagne; ils reprirent pied en
Ligurie, où le rocher de Monaco était une de leurs forteresses. Massalie
vécut assez péniblement, jusqu'à la victoire navale que Hiéron, tyran de
Syracuse, remporta en 474 à dîmes, sur les Ltrusques ; ce brillant succès
rendit à la marine grecque la liberté de ses mouvements dans la mer
Tyrrhénienne, le golfe clu Lion et le golfe de Ligurie. Les Massaliotes
ne paraissent d'ailleurs pas avoir jamais tenté de reprendre l'exécu-
tion des grands desseins qu'ils avaient conçus un siècle plus tôt ; ils
se renfermèrent dans l'exploitation de la Gaule méridionale et lais-
sèrent aux Phéniciens d'Afrique les îles et l'Espagne. Parla force des
choses, il finit par s'établir entre ces peuples commerçants une sorte
de convention tacite ou formelle ; chacun d'eux pouvait trouver son
profit à des échanges qui multipliaient les transactions. Massalia eut
même un comptoir carthaginois; c'est ce que semble prouver ce tarif
des sacrifices du temple de Baal, rédigé en langue punique, qui a été
trouvé à Marseille. Il a été gravé sur le territoire de Marseille, car la

1. Hérodote, I, -16o-T. Diodore, V, xm, 4.

2. Diodore, V, xn, 3-4.
 
Annotationen