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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0057

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LES PHÉNICIENS, LEURS ÉTABLISSEMENTS. il

stèle sur laquelle ou le lit encore aujourd'hui n'est autre chose qu'un
bloc de pierre de Cassis

Débarrassée des craintes qu'avaient pu lui inspirer les entreprises
des Phocéens et leur concurrence armée, les Carthaginois s'attachèrent
à compléter le système des positions stratégiques qu'ils possédaient
dans l'ouest de la Méditerranée. Après quelques échecs, ils achevèrent
la conquête de la Sardaigne et ils y favorisèrent, comme en Afrique,
les progrès de l'agriculture. « Cette île atteignit alors une prospérité
qu'elle n'a jamais connue depuis lors. La Sardaigne, aujourd'hui si peu
peuplée, si sauvage, si malsaine, était, quand les Romains s'en empa-
rèrent, après trois siècles de domination carthaginoise, couverte d'ha-
bitants et de villes, admirablement cultivée, riche et florissante2. »

Le général qui avait mené à bonne fin la soumission des Sardes,
Magon, acheva aussi d'occuper tout le groupe des Baléares; dans l'île
de Minorque, il fonda une ville qui devint une des principales stations
navales de la république : c'est celle qui a conservé jusqu'à nos jours
à peine altéré, son nom de Port de Magon, aujourd'hui Port-Mahon'\

Vers la fin du sixième siècle, Cartilage était donc arrivée à dominer
dans toute une moitié de la Méditerranée ; mais déjà même cette nier
ne suffisait plus à l'activité de ses matelots et de ses marchands. Ses
navires s'habituèrent de plus en plus à franchir les Colonnes d'Hercule
et à naviguer dans l'Atlantique. Les Tyriensles y avaient déjà précédés,
mais avec moins de hardiesse. Envoyé par le sénat de Caiihage, un
certain Hànnon explora la côte d'Afrique jusqu'au huitième degré de
latitude septentrionale4. A la suite de celte expédition, toute la côte
d'Afrique, du détroit au cap No un, fut colonisée et l'on y fonda, nous
assure-t-on, près de trois cents comptoirs, dont plusieurs, comme
Tingis [Tanger) et Sala [Rabat] sont encore représentés par des villes
marocaines. Si la plupart finirent par être abandonnés, il y en eut,
comme celui de Cerné (l'île RArguiri), qui restèrent le siège d'un com-

I. G >rpus înscr. Scmit. Pars 1, n° 164.

'2. Fa. LENoaiiANT, Manuel d'histoire ancienne, t. III, p. 197. D'après Diodore (X, xv,4),
quelques tribus sauvages avaient continué à maintenir leur indépendance dans les mon-
tagnes ; mais toutes les plaines étaient aux Carthaginois.

3. D'après Diodore (V, xvi, 2-3), les Baléares renfermaient, à côté de leurs tribus
barbares, une nombreuse population phénicienne.

4. La relation officielle du voyage d'Hannon sur la côte d'Afrique, déposée dans le
temple de Baal-Hammon à Cartilage, nous a été conservée en entier dans une version
grecque. Voir les Geographi Grseci Minores, l'édition donnée par Ch. Millier, dans la
collection Didot, t. J, p. 1 et les deux cartes dressées par le savant éditeur pour illustrer
cette relation.
 
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