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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0070

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LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

La diffusion des idées et des arts cle la Grèce ne fît pas tomber en
désuétude le culte des bétyles. Sous les empereurs romains, il fut plus
florissant et plus populaire que jamais dans toutes les provinces orien-
tales. Astarté, que l'on appelait alors Aphrodite, était encore ainsi
figurée par un cône, au temps de Tacite, dans le célèbre temple de
Paphos1, et de même, à Byblos, la grande déesse du lieu. C'est ce que
l'on peut voir au revers d'une monnaie de Byblos, frappée sous Macrin;
la pierre sacrée s'y dresse au milieu d'une cour entourée de portiques
(fig. 19). On n'oubliera pas non plus la pierre noire d'Émèse, dont, à

19. — Monnaie de Byblos, agrandie. Donaldson,
Architectura numismatica, n° .'30.

la même époque, Héliogabale était le prêtre, avant de devenir empe-
reur2. Ce n'est donc pas seulement sur la côte, c'est dans toute la Syrie
que, jusqu'aux derniers jours du paganisme, on continua de révérer les
bétyles et de leur offrir des sacrifices. Ce culte remonte à la naissance
même et aux premières manifestations du sentiment religieux ; mais
jamais, semble-t-il, ces grossiers symboles ne furent l'objet d'hommages
plus empressés que dans la décadence du monde antique. Leur étran-
geté même, en éveillant-l'attention et en piquant la curiosité, parlait
aux imaginations fatiguées et blasées. C'est alors surtout que l'on en vint
à voir dans une pierre brute la plus haute incarnation de la divinité.

1. Tacite, Histoires, 11, 3.

2. « Dans le temple, on remarque une grande pierre, ronde par le bas, pointue parle
haut, en forme de cône et de couleur noire, qu'ils disent tombée du ciel. » Hérodien,V, 5.
 
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