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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0080

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70

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

pressent contre leur poitrine une colombe, emblème du culte d'Astarté
(fig. 20).

Par le naturel effet de cette assimilation qui ordonne le monde
céleste sur le modèle du monde terrestre, les couples divins se com-
plètent par la naissance d'un fils, qui souvent y est représenté comme
l'amant de sa mère. Elle aussi, la Phénicie, comme l'Egypte et la Chal-
dée, eut ses triades; mais ces groupes ne paraissent pas avoir été
constitués chez ce peuple d'une manière aussi ferme et aussi fixe que
chez les nations dont nous venons de parler. Il semble qu'à Sidon un
lien de ce genre ait réuni trois divinités placées en première ligne, le
Baal-Sidon, Astarté et un dieu que les Grecs assimilèrent plus tard à
Esculape, Esmoun l. Presque partout, au moins chez les Phéniciens
orientaux, l'élément féminin, dans ces familles divines, était représenté
par Astarté. En général, on faisait précéder son nom du titre honori-
fique de Rabbat, « la Grande Dame », qui s'appliquait d'ailleurs aussi
à d'autres déesses2. Anat ou Anahit, l'Anaïtis des Grecs, répondait cer-
tainement à la même conception ; la déesse était adorée aussi sous ce
nom en Syrie, d'où son culte avait passé en Égypte; une inscription
phénicienne nous le révèle pour l'île de Cypre3. Le nom seul changeait,
suivant les lieux; l'idée et le sentiment restaient les mêmes.

Au-dessous de ces grands dieux, la Phénicie en avait d'autres, dont
la plupart ne nous sont que bien imparfaitement connus. Reshep, Resef
ou Resef-Mikal était l'Apollon phénicien ; tout au moins une inscription
cypriote bilingue l'identifie-t-elle, dans sa partie grecque, avec l'Apol-
lon Amycléen 4; il avait pénétré en Égypte, et, d'après la manière dont
il est représenté dans les monuments égyptiens, on serait plutôt tenté
d'y voir un dieu de la guerre, un Arès ou un Mars (fig. 24). Ce sont des
noms d'hommes qui nous révèlent les dieux Semés ou « le Soleil »,
Sakon, Poumai, le dieu Pygmée des Grecs. C'est parmi ces dieux et
d'autres du même genre qu'il faut sans doute chercher les sept Cabires
ou « les Puissants », dont le culte, importé parles Sidoniens dans les
îles de la Thrace, devait s'y perpétuer jusqu'aux derniers jours du
paganisme. « Les Cabires étaient, ainsi que leur nombre suffit cà l'indi-
quer, des dieux planétaires. Ils avaient pour chef Esmoun, « le hui-

1. Corpus Inscriptionum semiticarum, t. I, partie I, n° 3.

2. Bkrger, la Phénicie, p. 22.

3. Corpus inscr. semit. Pars I, n° 95. C'est à propos de cette inscription que M. de
Vogué a présenté, sur l'ensemble de la religion phénicienne, des observations très péné-
trantes et dont nous avons tiré un très grand parti dans toute cette exposition.

4. Corpus inscr. semit. Pars I, n° 89.
 
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