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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0081

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LA RELIGION. 71

lième », s'il faut en croire l'étymologie sémitique de son nom. Esmoun
était la troisième personne de la triade qu'on retrouve,sous des formes
différentes, dans toutes les villes de la Phénicie. Esmoun était en effet
la manifestation suprême de la divinité, celle qui résumait en sa per-
sonne toutes les autres manifestations de la force créatrice, comme
le monde enveloppe les sept cieux planétaires'.

Tout ce groupe de divinités est caractérisé par un trait distinctif :
ce sont tous des dieux nains ou des dieux enfants, deux choses qui,
au point de vue mythologique, revien-
nent au même, et qui, au point de vue
iconographique, sont bien près de se
confondre. Hérodote avait remarqué
l'aspect étrange de ces membres dis-
proportionnés, où de courtes jambes
supportent une énorme tête (fig. 21
et 22); elles lui avaient rappelé l'une
des formes que l'Egypte prêtait à son
dieu Phtah, ou, comme disaient les
Grecs, à son Héphaislos 2.

Les Phéniciens étaient trop souvent
hors de chez eux pour n'avoir pas em-
prunté beaucoup aux religions étran-
gères. Nous ne parlons pas ici du pre-
mier fond de leurs croyances; il v a là
des conceptions, des types et des noms
qu'ils paraissent avoir apportés de leur
patrie lointaine, de ces rivages du golfe 24. — Resef. wnkinson, t. m. p. 233.
Persique qu'ils avaient habités, de cette

Mésopotamie qu'ils avaient traversée. Entre Bel et Baal, entre Istar et
Astoret, il y a des rapports sur lesquels il est superflu d'insister. Quand
on connaîtra mieux le détail de la religion chaldéenne avec les attri-
buts et le nom de tous ses dieux, on sera peut-être encore plus frappé
de cette parenté, ou du moins on fournira la preuve de cette origine
commune et de ces correspondances que maintenant on se contente de
soupçonner et de regarder comme probables. Comme les autres tribus
qui ont peuplé la Syrie, les Phéniciens avaient apporté dans celte contrée

I. Berger, la Phénicie, p. 24.

'2. Hérodote, III, 37. Il y a longtemps que l'on a reconnu Phtah dans le dieu égyptien
qu'Hérodote appelle Iléphaistos.
 
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