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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0082

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

tous les éléments d'une religion dont il faut aller chercher en Chaldée
le berceau et la forme la plus ancienne; mais, de plus, au cours de
cette existence nomade qu'ils ont menée si longtemps, ils n'ont pas cessé
d'emprunter des dieux et des cultes à ces nations chez lesquelles rési-
daient leurs marchands et qui d'ailleurs ont, chacune à son tour,
dominé en Syrie. On devine, à plus d'une trace, l'influence exercée
par les grands empires assyrien et chaldéen pendant le temps où la
Phénicie a payé tribut à Ninive, puis à Babylone. Dans une inscrip-
tion d'Athènes, un Phénicien s'intitule « prêtre de Nergal » *. Une in-
scription bilingue, trouvée à Larnax-Lapithou, dans l'île de Cypre,
contient une dédicace à la déesse Anat, dont le nom est rendu, en
grec, par Athéné'2; mais c'est surtout l'Égypte, plus voisine, l'Egypte
avec laquelle la Syrie a eu des relations si étroites et si prolongées,
qui a fait sentir son influence et fourni des dieux et des cultes àla Phé-
nicie. Osiris, Horus, Bast, Harpocrate, avaient leurs adorateurs dans les
villes de la côte, et ces dirinités n'étaient pas là des étrangères, aux-
quelles certaines personnes auraient rendu un culte purement passager
et individuel. Ce qui ne permet pas de s'arrêter à cette idée, c'est la
place qu'occupent dans les noms propres les noms de certains de ces
dieux, et le parallélisme que l'on établissait entre eux et les dieux
purement phéniciens ; comme Mélek-Baal, on disait Mélek-Osir. Certai-
nement Osiris avait sa place dans le panthéon phénicien ; seulement ce
n'était qu'une place d'emprunt, et il ne doit s'y être introduit qu'à une
époque relativement récente, par l'effet naturel des relations si étroites
et si prolongées que l'Egypte a entretenues avec la Phénicie sous les
Pharaons thébains et sohs ceux de Sais, au temps des Achéménides
et jusque sous les Ptolémées.

Carthage était née trop lard et elle avait gardé des rapports trop
étroits avec sa métropole pour que sa religion pût différer sensiblement
de celle des Phéniciens orientaux ; elle ne s'en distinguait que par des
nuances. Le couple des deux Baalim principaux, de ceux que l'on
regardait comme veillant spécialement à la protection de la cité, se
composait de Baal-Hammon et de Ternit; l'adjonction d'Esmoun com-
plétait la triade. Baal-Hammon, c'est-à-dire « Baal le brûlant » 3, était,
comme son nom l'indique, un dieu igné et solaire 4. Baal-Hammon était

1. Corpus imc. semit. Pars!, n° il9.

2. Corpus insc. ternit. Pars i, n° Db.

3. C'est là du moins l'étymologie la plus vraisemblable ; on en a présenté d'autres qui
n'ont pas obtenu l'assentiment général.

4. Sur le type de Baal-Hammon, sur le culte qu'il recevait à Carthage et sur son asso-
 
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