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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0104

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

méridionale, comme à Paphos, et dans l'intérieur, comme à Idalion et à
Golgos, l'influence des idées et de la religion phéniciennes avait pénétré
si profondément que tous les progrès de l'hellénisme n'ont jamais pu en
effacer l'empreinte. Nous avons dit combien de textes phéniciens Gypre
nous avait livrés ; il est naturel que l'on y trouve aussi nombre d'ou-
vrages phéniciens fabriqués soit dans ces villes syriennes qui étaient eu
communication constante avec les ports de l'île, soit dans l'île,même où
élaient établies à demeure beaucoup de familles originaires de la Syrie.
Kition et d'autres villes encore avaient des fabriques qui étaient comme
les succursales de celles de Tyr et de Sidon. Il en fut de même pour
Carthage ; à mesure que s'accrut son importance et que se développa
son commerce, elle eut de plus en plus intérêt à produire elle-même
fous ces objets qu'elle plaçait en si grandes quantités sur les marchés
de l'Occident ; toutes les industries de la métropole durent s'implanter
dans ses murs, avec leurs secrets et leurs tours de main, avec leurs pro-
cédés héréditaires et leurs répertoires de modèles. Dans la plupart des
cas, nous n'avons aucun moyen de savoir si telle ou telle figurine, si tel
ou tel vase de facture phénicienne provient des ateliers de la Syrie et
de Gypre ou de ceux de Carthage.

Ce n'est d'ailleurs pas plus à Carthage que sur la côte de Syrie qu'il
convient de chercher les ouvrages des architectes et des artisans phéni-
ciens. La vraie Carthage, la ville punique, a été deux fois détruite par
ses vainqueurs. Au lendemain du siège, ils l'avaient livrée aux flammes;
ils l'avaient démantelée et démolie ; ils en ont encore mieux effacé les
traces en la reconstruisant, un siècle et demi plus lard. Les anciens
matériaux ont été remployés et sont ainsi devenus méconnaissables;
si quelques rares monuments ont échappé à cette ruine, ils sont ense-
velis aujourd'hui sous de telles masses de débris que les fouilles
essayées sur le site de Carthage ne les ont presque jamais atteints.
Les produits de l'industrie carthaginoise, c'est en Sicile, en Sarclaigne
et en Italie que nous les retrouverons, de même que nous irons
chercher ceux de l'industrie sidonienne et tyrienne dans les îles de
l'Archipel et sur le sol de la Grèce, Partout là, dans le monde hellé-
nique et dans le monde italien, l'antiquité s'est mieux conservée qu'en
Syrie et en Afrique ; cle vastes nécropoles ont su garder à la curiosité
moderne le dépôt du mobilier funéraire qui leur avait été confié, mo-
bilier dans lequel, pour une certaine époque, l'art phénicien est lar-
gement représenté, soit par des ouvrages qui lui appartiennent en
propre, soit parles imitations qu'il a provoquées.
 
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