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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0108

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

conscience, définir la manière et le goût des orfèvres de Carlhage;
je dis de Cartilage, parce que les philologues signalent dans ce texte
une particularité qui leur permet de penser que la coupe a été fabri-
quée plutôt en Afrique qu'en Syrie.

En dépit des apparences, la méthode que nous nous proposons de
suivre pour étudier l'art phénicien offre donc moins de chances d'erreur
que l'on ne pourrait le croire; sans doute il nous faut prendre un peu
partout les monuments que nous faisons entrer dans notre galerie,
mais cela ne veut pas dire que nous les prenions au hasard. Si tel
d'entre eux, trouvé dans une tombe cle Mycènes, de l'Étrurie ou de la
Sardaigne, est porté au compte des artisans de Tyr ou de Carthage,
c'est que la facture de cet objet n'est point celle d'aucun des ateliers
locaux auxquels on pourrait être tenté de l'attribuer, si l'on ne tenait
compte que de la provenance constatée par les fouilles; c'est aussi que
les traits qui en caractérisent la décoration s'accordent de tout point
avec ceux que nous ont rendus familiers l'étude des monuments re-
cueillis dans la Phénicic proprement dite et l'examen des quelques
pièces où nous relevons des inscriptions sémitiques. Pour avoir plus cle
choix et de variété, nous ramenons à leur lieu d'origine et, qu'on nous
passe l'expression, nous rangeons à nouveau, clans un bel ordre, sur les
quais de Tyr et cle Carthage, tous ces objets que le commerce a semés
par le monde; mais, avant cle donner place à un vase ou à un bijou dans
les suites que nous formons ainsi, nous le regardons sur toutes ses
faces, et, pour l'admettre et le citer ensuite, il faut que nous y ayons
retrouvé la marque de fabrique d'un atelier phénicien. Cette consta-
tation faite, l'objet peut être classé parmi ces messagers qui, du quin-
zième au septième et au sixième siècle avant notre ère, allèrent éveiller
l'instinct et la faculté plastique chez les peuples de l'Occident, chez
ces attardés qui se préparaient à si bien regagner le temps perdu.

Le génie grec, après avoir tiré parti des exemples et des leçons cle
la Phénicie, s'est émancipé rapidement ; il a créé un art bien supérieur
à celui de ses maîtres, un art d'une puissante et souveraine originalité;
mais il n'en a pas été cle même chez tous les peuples auxquels s'est
fait sentir l'influence cle la Phénicie. Ni les Hébreux ni les Cypriotes
n'ont su se soustraire à l'ascendant des types phéniciens; à Jérusalem,
comme à Golgos, on a bien, dans une certaine mesure, modifié ces
types; il faut tenir compte ici cle la différence des idées religieuses, et
là, cle celle des habitudes sociales et des matériaux mis en œuvre;
mais ni dans Tune ni dans Tau Ire cle ces contrées on n'a regardé la
 
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