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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0123

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LES FORMES. 113

sons, les surprises que l'avenir réserve peut-être, malgré toutes les
prévisions, aux explorateurs de la Phénicie pourront permettre h nos
successeurs de compléter notre définition; mais le fond de celle-ci
subsistera cependant sous toutes les additions et sous toutes les
retouches.

Dans ce qui nous reste de constructions phéniciennes vraiment
authentiques, la taille de la pierre, avons-nous dit, n'est pas déterminée
ou ne l'est que très rarement par la fonction que cette pierre devra
remplir; chaque bloc ouvré ne devient pas, comme il le fera dans
l'édifice grec, un individu, on pourrait presque dire une personne. Or,
s'il y a un mode de construction qui imprime aux matériaux ce carac-
tère rigoureusement défini et personnel, c'est la voûte; chacun des
voussoirs a une forme spéciale; il ne peut occuper, dans la courbe dont
il fait partie, une place autre que celle en vue de laquelle il a été cal-
culé et taillé. C'est d'ailleurs surtout l'emploi des petits matériaux qui
suggère au constructeur la pensée d'avoir recours à la voûte pour cou-
vrir ainsi les vides au-dessus desquels il ne peut jeter des architraves
d'une portée suffisante ; mais nous avons vu que les Phéniciens avaient
une prédilection marquée pour les grands matériaux, qu'ils trouvaient
partout, en abondance, à pied d'œuvre. Les habitudes et les tendances
de leurs architectes ne les prédisposaient donc pas à faire usage de la
voûte. Il n'est pas possible qu'ils en aient ignoré le principe ; ne voya-
geaient-ils pas sans cesse en Egypte et en Mésopotamie? On ne trouve
cependant presque aucune trace de voûte dans les constructions que
nous sommes en droit de leur attribuer, ni sur le sol de la Syrie, ni à
Malte, ni ailleurs. Les seuls monuments où ce mode de couverture ait
été employé, à notre connaissance, ce sont deux ou trois caveaux de la
nécropole sidonienne : celui par exemple qui renfermait le sarcophage
d'Echmounazar ; et ces caveaux ne sont guère antérieurs au temps
d'Alexandre1. Partout ailleurs, pas le moindre vestige de voussoir. Ce
fait, bien constaté, confirme l'hypothèse à laquelle nous avait conduit
le raisonnement. Si les Phéniciens ont construit des voûtes, ce n'a
guère été que de loin en loin et dans des cas tout exceptionnels. On
ne voit pas comment un arc d'une nature quelconque serait venu s'en-
cadrer dans des murs comme ceux de l'enceinte d'Arvad ou des temples

1. En traitant de l'architecture funéraire, nous donnerons une coupe de ce caveau,
empruntée au Corpus inscriptionum semiticarum. Voir aussi, dans Je journal des fouilles
de M. Gaillardot, la mention d'un autre caveau recouvert d'une petite voûte (Mission,
p. 437). Ce caveau renfermait un sarcophage anthropoïde.

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