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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0149

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LES IDÉES DES PHENICIENS SUR L'AUTRE VIE. 139

Si l'on éprouvait de pareilles alarmes, si l'on tenait si fort à
garantir de toute atteinte sa dépouille mortelle et la cuve qui lui ser-
vait de lit, c'est que Fou ne croyait pas tout fini pour l'homme avec la
descente au tombeau ; pour les Phéniciens comme pour les Égyp-
tiens et les Chaldéens, le mort n'était qu'endormi dans le sépulcre ;
il continuait d'y vivre, mais de cette vie imparfaite et précaire que
nous avons essayé de décrire à propos de l'Egypte; On est donc surpris
que, dans un texte aussi développé, il ne soit pas question, même
indirectement, d'offrandes funéraires dont le roi se serait ménagé
l'apport périodique, prolongé perpétuellement grâce à la piété de la
famille et au revenu de propriétés mises à part pour assurer la régu-
larité de ce service ; en Egypte; on s'en souvient, pas de mort, si
humble qu'il soit, dont la stèle ne contienne toutes ces mentions '.
Nulle part, d'ailleurs, les sépultures phéniciennes ne nous sont arri-
vées assez intactes pour que l'inventaire de leur contenu puisse
suppléer au silence des inscriptions. Les linges et les cordes ont bien
laissé parfois sur la pierre du sarcophage ou du four à cercueils des
traces auxquelles on devine certaine imitation de ces pratiques où
l'Egypte a si fort excellé 2. Embaumés avec plus ou moins de soin,
enveloppés de toiles et de bandelettes, les corps, lorsqu'on les cou-
chait dans le caveau préparé pour les recevoir, devaient présenter
l'aspect de momies, mais de momies qui n'avaient pas été préparées
avec ce raffinement d'art et de scrupule que l'Egypte apportait à ce
travail. Quand le cadavre était déposé dans uu de ces sarcophages que
décore une tète sculptée, le trou auriculaire, dans cette image, était
parfois percé de manière à traverser toute l'épaisseur de celle enve-
loppe de pierre ; il semble que l'on ail voulu laisser ainsi ouvert un
passage par lequel les paroles et les prières des vivants pussent par-
venir jusqu'aux oreilles du mort3. Quant au mobilier funéraire, il est,
à peu de chose près, ce que nous l'avons trouvé en Egypte el eu
Chaldée : il comprend à la fois des figurines de divinités tulélaircs,
des amulettes el des objets à l'usage du mort.

1. Histoire de l'Art, t. [, pp. 147-148.

2. De Longpérier, Musée Napoléon 111, notice de la planche XVII. Renan, Mission,
pp. 78 et 421. Les Juifs, sans doute à l'imitai ion des Phéniciens, ont parfois aussi,
semble-t-il, embaumé les corps. C'est ce qui eut lieu par exemple, assure un des historiens
hébraïques, pour le roi Asa (II, Chroniques, XVI, 1 \ .

3. Di: LoNGPÉRiERj Musée Napoléon 111, notice de la planche XVII. Cette observation
a élé suggérée par un sarcophage de femme qui provient de la nécropole arvadite et
qui est aujourd'hui au [.ouvre.
 
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