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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0150

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

Ce que l'on n'a pas, à notre connaissance, encore retrouvé dans
les lombes phéniciennes, ce sont ces aliments, réels ou figurés, que
l'on déposait auprès clu mort chez les Egyptiens et chez les Chal-
déens; mais peut-être, pour rendre raison de cette différence, suffit-il
de se rappeler que nulle part en Syrie la tombe vraiment ancienne
ne s'est présentée aussi intacte qu'en Egypte ou en Chaldée. Elle n'y
était pas aussi bien cachée, et les nécropoles ne s'étendaient pas sur
d'aussi vastes espaces ; il en est résulté que, dans l'antiquité même,
nombre de caveaux ont été repris et utilisés par des hôtes qui n'y
avaient aucun droit. On a relevé mainte trace de ces usurpations, au
cours desquelles n'a guère pu manquer de disparaître le mobilier pri-
mitif de la sépulture. Plus tard, ce sont les chercheurs de trésors qui
sont venus, à d'autres fins, fouiller et remuer en tout sens le sol des
cimetières. 11 es! très rare de rencontrer sur cette côte une tombe
vierge. Quaud, par hasard, l'explorateur a cette bonne fortune, presque
jamais la chambre ne renferme autre chose que des objets de l'époque
gréco-romaine; elle peut avoir été creusée beaucoup plus tôt, mais
elle a depuis bien des siècles changé de locataire. Dans ces conditions,
peut-on s'étonner que la tombe n'ait pas gardé ici la trace d'un
rite qui, par les croyances qu'il suppose, nous reporte à l'enfance
même de l'humanité ?

11 est pourtant tel indice qui nous permet d'inférer que la Syrie a
connu et pratiqué, elle aussi, le culte des morts, ce culte qui repose
tout entier sur l'idée que ceux-ci, dans leur demeure souterraine,
vivent des aliments que la piété des vivants leur a fournis et qu'elle
renouvelle perpétuellement par l'offrande et le sacrifice funéraire.
Consultez le Deutéronome, ce recueil de prescriptions religieuses qui
paraît avoir été rédigé à Jérusalem, sous les derniers rois de Juda,
quand commence à se prononcer chez les Juifs ce mouvement mono-
théiste dont le triomphe devait s'achever dans les méditations de l'exil
et de la captivité 1. C'était le temps où les prophètes et les prêtres
luttaient avec passion contre ces dieux qui, depuis des siècles, ne
cessaient pas de disputer à Jéhovah le cœur et les hommages de son
peuple. Tous ces pieux zélateurs proscrivaient et cherchaient à faire
tomber en désuétude ces cultes syriens ou phéniciens, comme on
voudra les appeler, qui avaient souvent envahi jusqu'aux parvis du
iemple de l'Eternel. OrFun des cultes que condamne ainsi ce rigorisme

1. Pour M. E. Reuss, le Deutéronome est le code qui a été promulgué sous Josiah,
eu 023 {la Bihle, l'Histoire Sainte et la Loi, t. I, Introduction, p. lfiO).
 
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